Le bouquet de roses > Une aquarelle d'E. Gossin > Collection Emmaüs
C’est une aquarelle à vous faire aimer les roses en bouquet, moi qui ai horreur des bouquets et qui évite de trop regarder les roses tant leur pouvoir de fascination est grand et l’amour des roses établie sans contestation.
Ce pastel est signé d’E. Gossin. Une petite recherche sur Internet livre un Etienne Gossin, frère de Louis du même nom, qui faisait des aquarelles à la fin du XIXè siècle et au début du XXè siècle. Ai-je une certitude ? Aucune. Pourtant, il ne s’agit en aucun cas d’une croûte qu’on achète deux fois six sous dans une brocante d’Emmaüs, pour faire sa bonne action de la semaine. C’est là le travail d’un maître. C’est aussi une aquarelle rehaussée de crayon que j’ai acquise il y a une bonne vingtaine d’années chez Emmaüs.
Le bouquet a été placé dans un vase arrondi en verre à col resserré. Le temps a fait son œuvre. Les fleurs sont plus qu’épanouies, des pétales sont déjà tombées. Une fleur trop lourde pour sa tige s’est rompue. Elle s’est échappée du vase, dont le niveau d’ eau a baissé sous l’effet de l’hydratation des fleurs. Deux teintes dominent. Du côté des fleurs, le rose sous toutes ses déclinaisons et le rouge grenat pour donner du ressort à la composition doublement décentrée, avec à gauche la fleur renversée sur elle-même et la rose grenat bien dense encore dans le vase et bien arrimée à sa place.
Des pointes d’orange en bouton créent le rythme pour éviter la surcharge de tonalité rose. En contre-champ, l’artiste a choisi un vert-jaune poudré assorti au rose dominant, avec des pointes de vert plus foncé pour les feuilles des fleurs. Un double effet d’ombrage dans le fond, un au-dessus du nom du peintre et un autre du côté gauche du bouquet. Le socle sur lequel repose le vase est adouci de rose-jaune très pâle. Le fond est strié de traits obliques verts plus foncés de crayon, pour créer un effet d’avancée.
Le papier aussi a subi les outrages du temps. Il a subi un choc qui a fait éclater la peinture. E. Gossin a pris soin d’indiquer la date à laquelle il a réalisé ce dessin, 1914. Ce n’est pas une date neutre. C’est le début de la grande guerre et la fin d’un monde. L'artiste n'a pas indiqué le jour et le mois. On n'en saura pas plus. On ne saura pas en particulier si cet E. Gossin est Etienne Gossin, le frère de Louis, qui signaient ensemble leurs sculptures, E. et L. Gossin. Ce serait une explication à la profondeur et à la recherche de rondeur de ces roses rendues par l'artiste.
Pour suivre le chemin
. Un peu moins de 100 avant, Pierre-Joseph Redouté avait entrepris de recenser « Les Roses » dans un opus en trois volumes réalisé à partir de 1817. Voir le site de l’Université de Liège en Belgique consacré au célèbre botaniste flamand et français (1759-1840) http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/flori/opera/redoute/redoute_roses.html
. Sur ce blog, voir le bouquet de roses de Saint-Mathurin sur Loire dans Un jardin enchanté à Saint-Mathurin sur Loire
. Ainsi que Collection de peintures Emmaüs > La chaleur de la plage
La beauté d'évidence du rose de printemps des fleurs du jardin
. Photos EP pour l'aquarelle et les roses de Saint-Mathurin sur Loire, l'Université de Liège pour la rose à feuille de laitue, avec mes remerciements...
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