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Le Blog d'Elisabeth Poulain

DD10 > Le concept du mini-jardin de rue > Ville durable > Angers > France

27 Juin 2009, 07:45am

Publié par Elisabeth Poulain

DD10 signifie que ce billet est le 10è d’une série consacrée au développement durable, celui qui est ‘soutenable’ (sustainable) au regard de toutes les contraintes qui pèsent sur le développement. Dire que le développement est durable est un véritable non-sens. Le développement comme la vie, est toujours en mouvement, jamais en arrêt. Il ne peut en aucun cas être durable ; comme on l’espère de l’amour, un amour durable, qui défie le temps.

 

Aujourd’hui, le thème porte sur le lien végétal qui est au cœur du lien sociétal fait d’échanges de sourires, de mots, de graines, de plantes et parfois d’un peu d’eau, comme on le ferait pour un passant qui a soif. Ce lien végétal est illustré par le petit jardin de rue inséré, comme un trésor, sur le domaine public, en cadeau à la vue des passants.   

 

Le mini-jardin de rue (MJR)

Il se situe à la rencontre entre le mur d’un immeuble ou la clôture d’une propriété et le domaine public et/ou le trottoir de la rue, quand il y en a un. Au niveau symbolique, il traduit chez l’habitant, qui s’en occupe, un message de bon passage à celui qui marche. Le succès des ballades dans les ruelles des îles bretonnes ou vendéennes provient essentiellement de ces petits jardins de roses trémières. Le promeneur se sent accueilli et attendu et cela sans jamais que soit reproché à l’habitant d’embellir sa commune au bénéfice des touristes (cas également de Rochefort en Terre en Morbihan, célèbre pour ses géraniums).  

La plantation d’une herbe décorative

Il suffit d’un pochon de terre pour faire  pousser une plante entre des cailloux, en bordure d’asphalte ou dans un trou d’asphalte. Si une (vraie) mauvaise herbe pousse devant chez soi, il est vite fait de l’arracher à la main, de remuer un peu la terre (il y en a forcément un peu, si la plante qui vient d’être arrachée y poussait) et d’y planter une graine (coquelicot, rose trémière, pavot, valériane..), des plantes grasses type sedum ou un pied de saponaire, toutes plabntes qui supportent beaucoup de misères, en particulier l’arrosage irrégulier ou carrément absent.  

La montée en puissance

Il est évidemment possible d’avoir des ambitions plus grandes et de planter des arbustes et plantes déjà de bonne taille. Tout dépend de l’implantation ; dans des endroits protégés, peu de souci, à partir du moment où le passant comprend le message.  Autrement il vaut mieux commencer petit par des plantes sans importance : les graminées et petites plantes grasses sont parfaites dans ce rôle.  

La dimension

Le petit jardin peut couvrir une surface de 5 sur 10cm, comme il peut atteindre plusieurs mètres carrés. Tout dépend de l’emplacement. Un fond de ruelle en impasse laisse beaucoup de liberté, un trottoir étroit très passant pratiquement aucun.  

L’emplacement

Le plus souvent, il n’est pas choisi, comme dans le cas de la mauvaise herbe citée plus haut. C’est elle qui dit où il y a de la terre. Les seules remarques qui peuvent être faites sont que l’emplacement du petit jardin de rue ne doit pas gêner la fonctionnalité du trottoir et doit permettre le passage…Les coins reculés le long d’un mur, les espaces entre un mur et un poteau, les renfoncements de petite taille présentent de belles opportunités pour débuter un petit jardin sans souci pour lui et sans gêne pour les autres. Le rêve est d’avoir un trottoir irrégulier avec des rochers, un revêtement de bitume interrompu, déjà des plantes. Cela se trouve mais rarement en centre ville. Dans le quartier Doutre-Saint-Jacques-Nazareth, il y a de nombreuses opportunités (voir en particulier ce qui a été fait par des habitants d’une petite maison ancienne, Cour des Petites Maisons, proche de la rue Lionnaise).    


Les soins à donner

Un petit jardin de rue est d’autant plus fragile qu’il cumule toutes les contraintes qui s’appliquent dans un jardin  et celles qui proviennent du caractère ouvert de l’espace public: des personnes qui ne voient pas que c’est un petit jardin, des chiens qui passent, des voitures qui se garent…Il faut donc être très persévérant et soigneux. Un petit jardin demande d’autant plus de protection qu’il n’en a pas. Sa survie dépend de son acceptation par les passants et des soins réguliers donnés.   

Le problème de l’eau

C’est le souci n° 1. Du fait de son implantation superficielle, dans des conditions limites, la plante est très dépendante des apports en eau. Il faut donc mettre des plantes qui supportent bien le stress hydrique. Ce constat limite la dimension et la localisation du petit jardin.

 

Ce problème n’est pas insoluble pour autant, en choisissant des espèces adaptées, réduisant les objectifs  et en paillant le sol. En cas de petit jardin fait à plusieurs, la charge de l’arrosage est répartie sur le nombre de volontaires, qui chacun assure une semaine d’arrosage selon un calendrier choisi en période estivale (plate-bande entrée du square de Roc Epine). Si non, l’arrosage est pris en charge par celui qui a créé le petit jardin, conjointement avec celui qui est propriétaire du mur. 

 

Il est important de noter que les expériences de PJR qui réussissent le mieux et qui durent sont celles qui fonctionnent de façon informelle, très souple, sans règlement intérieur.  

La mixité sociale

Le fait de semer une plante change les rapports humains dans une rue. Les échanges de paroles et très vite de graines et/ou de plants commencent immédiatement, avec un énorme avantage : c’est que les personnes ont plaisir à être dans la rue et recommencent à parler. On échappe ainsi à ce syndrome phénoménal de la rue vide anxiogène et embouteillée. Bien sûr, ce n’est qu’un élément parmi des milliers d’autres, comparable au souffle du papillon.   

Un cas particulier

Un autre cas de  mini-jardin de rue est celui créé par la ville sur ce qu’on appelle ‘un délaissé administratif’ à l’endroit par exemple d’une modification du tracé d’une voie, de la destruction d’une maison… En ce cas et en l’absence d’eau, le choix a été fait de mettre en place des arbustes résistants avec un revêtement plastique vert par-dessus, pour limiter l’évaporation.   

Pour suivre le chemin

Les mini-jardins de rue ne sont pas toujours faciles à trouver dans certains quartiers. Mais même là, il y a souvent de belles vues sur des jardins privés à  voir ou entre-apercevoir le temps d’ouverture d’un portail ou le temps d’un chantier. Angers est une très jolie ville durable, qui possède de très nombreux parcs, jardins, squares, placettes ou balcons, sans oublier maintenant les petits jardins de rue qui commencent à embellir les trottoirs des rues.

 

www.angers.fr/...angers/...parcs-et-jardins...dangers/index.html -

www.angersloiretourisme.com/.../Parcs_jardins.aspx

www.ademe.fr/paysdelaloire/inf/BP
Photos EP
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