Dîner au Fifteen chez Jamie Oliver à Amsterdam
Commençons par Jamie Oliver. Il est un cuisinier touche à tout, inclassable selon nos standards franco-français. Pour lui, la cuisine est un moteur formidable pour faire bouger la société. Il a des idées, beaucoup d’énergie et est un très bon communiquant. Il sait tout faire devant la caméra ou face à des journalistes. Il a aussi plein d’idées pour améliorer les menus des cantines scolaires ou motiver des jeunes non insérés dans la société.
En résumé Jamie est un Anglais, passionné de cuisine, qui anime ses émissions de télévision, écrit des livres de cuisine, qui a créé et gère une chaîne de restaurants à son nom et qui a décidé de changer les choses. Le marketing n’a pas de secret pour lui. Son nom est une marque, qu’il utilise à bon escient, à son profit, avec toujours chez lui une vraie dimension sociale.
C’est son chiffre fétiche. Les 15 forment une équipe de jeunes qui prend en charge le restaurant, partie en cuisine et les autres en salle et /ou au bar. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par Jamie essentiellement sur leur motivation à relever un sacré challenge : gérer un restaurant de 250 couverts, pouvant accueillir 500 personnes debout pour un cocktail.
Jamie offre à ces jeunes sans formation ni emploi ni espoir de s’en sortir une formation et une expérience professionnelle. Les Fifteen s’engagent pour leur part à devenir aussi professionnels que des pros. Si non, ils portent tort à l’équipe, au restaurant et à Jamie Oliver qui s’engage sur son nom. A la fin de leur contrat et s’ils ont satisfait à toutes les conditions, ils reçoivent un diplôme. 75% d’entre eux continuent à travailler chez Jamie.
Depuis 2004, date de la création du restaurant à Amsterdam, on compte 50 diplômés, avec une nette sur-représentation masculine. L’endroit est bien choisi, sur les quais d’Amsterdam au nord de la ville, dans un quartier entièrement réhabilité. Le fond de la grande salle couverte de tôle ondulée reproduit un mur taggué, de l’Art Street pour vous mettre dans l’ambiance.
Hors de la cuisine italienne, point de salut. Tout ici est si italien qu’il faudrait un double dictionnaire de cuisine italienne traduite en français pour comprendre. Mais comme l’annonce la carte, tout est frais, régional et à base d’ « sustainable produced ingredients ». Les prix n’ont pas vraiment de caractère social : disons le franchement, c’est cher.
Pour 3 E, vous aurez le pain, du « Stone baked sourdough bread from Remco’s Bakery served wih our very own extra-virgin olive oil from Sicily ». Ou des “Oven roasted Nicola Potatoe with sea salt and rosemary”. Peut être est-il possible de ne commander que cela ? Le vin forcément italien n’est pas indiqué, ni le prix du café. La carafe d’eau est très design : pleine ou vide, elle coûte 9,50E !
Pour 46 E, vous aurez le choix entre un des 3 Antipasti (9,50), un des 3 First (qui pour vous sera un « Second ») à 12E, un des 4 Main (19,50E) et des 2 desserts (6E). Pour comprendre la carte qui est en anglais pour tout le monde, il n'y a que deux possibilités, soit se faire expliquer ce que vous aurez dans l'assiette par une des 15, soit acheter au préalable le livre de Jamie sur la cuisine italienne: Jamie's Italy (32,50E).
La salle n’était pas pleine, il s’en fallait, mais quand même bien remplie, avec des Néerlandais, sans touristes rares en hiver. Visiblement les gens étaient contents ; l’attente entre les plats ne les gênait pas. La diversité était grande avec des jeunes assemblés en grande tablée, des couples, des familles. Ils semblaient très sensibles au fait que les serveurs venaient longuement leur parler en leur présentant les plats.
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Photos EP