Angers-Etang St-Nicolas, la couleur de l'eau, Cl. Elisabeth Poulain
Chaque année à Angers, avec le retour du printemps, arrive à nouveau le plaisir de redécouvrir l’éveil puis l’explosion des couleurs de la nature à l’étang Saint-Nicolas, avec une lumière très particulière. C’est le cas surtout si vous faites votre promenade un dimanche matin, avec une particularité qui est de se faire « doubler » par un grand nombre de coureurs, un cordon ininterrompu d’hommes et de femmes, à raison – grosso modo de deux tiers/un tiers. Bien sûr, je ne les ai pas comptés, mais c’est à peu près cela. Cela fait plaisir de voir ces sportifs courir. Leurs points communs, leur minceur et leurs muscles que l’on voit travailler !
En semaine, il y a moins de monde, ce qui convient à beaucoup de promeneurs, dont je fais partie, qui peuvent ainsi marcher calmement, au plus près de l’étang, sur le chemin du bas qui parfois est étroit surtout en rive gauche. C'est un site qui offre à chaque saison, chaque jour, chaque moment, selon que l’on est le matin ou l’après-midi, ses particularités, ses paysages, ses vues et le plaisir de prendre des photos sans gêner personne… Une autre « retombée » de la prise de photo, cette capture d’un bref instant, est que vous savez que ce vous voyez un jour à un instant « t », vous ne le retrouvez jamais. Les quelques clichés, que je vous présente, ont été pris lors de différentes promenades et pas seulement celles du dimanche matin.
Pour en revenir particulièrement à ce dimanche-là, entre deux « trains de coureurs », j’ai eu le temps d’admirer les variantes des couleurs de l’eau et de chercher des yeux les oiseaux qui sont nombreux sur ce site, à croire que cet étang long de plus de 3,5km de longueur est un véritable « couloir à vent » porteur pour ces volatiles. C’est aussi un site où il n’y a pas de voitures et une multitude d’arbres de variétés différentes selon le type de terre. Il y a des endroits à terre acide où poussent plusieurs variétés de conifères de très belle hauteur et des sites où on ne trouve que des feuillus. Certains endroits ont été plantés, d’autres où la nature a toujours gardé ou repris ses droits. Des sites aussi où la pierre de schiste noir avec des reflets rouges, oranges…, est visible à l’œil nu de sorte qu’elle empêche quasiment toute présence végétale de grande taille, à l’exception de petites plantes grasses ou de ronciers qui arrivent à pousser dans des anfractuosités « profondes » de quelques centimètres. Seule exception, les genêts, au point que parfois, on se croirait en Bretagne.
Angers-Etang St-Nicolas, les bihoreau gris (jeune héron) et cormoran noir, Cl. Elisabeth Poulain
Pour éviter d’établir une hiérarchie entre les oiseaux, rien ne vaut l’ordre alphabétique. Et c’est ainsi que je vais commencer par :
. la famille des C comme les canards, les cormorans et les cygnes,
. la famille des G comme les goëlands, qui sont des grosses mouettes,
. suivra ensuite la famille des E des échassiers représentée par le héron cendré, qui fait partie des échassiers, tout comme le bihoreau gris de plus petite taille ; voilà un E = H + B
. Enfin viendra la famille des M, celle des mouettes, qui inclura celle des goëlands, qui sont plutôt rares ; ce sera donc un M = M + G
Tous ces oiseaux vont nicher, trouver des congénères et aussi et surtout leur nourriture dans l’eau. Je ne vous parlerai pas des oiseaux de plus petite taille telles que des moineaux, des mésanges…ou de ceux qui sont toujours présents, comme les pies par exemple ou les tourterelles incroyablement actives cette année…On n’entend qu’elles, qui n’arrêtent pas de roucouler en se parlant de nid à nid, ou de sommet de "leur" arbre, d'une antenne de télévision ou... d'une cheminée ...au printemps.
Angers-Etang St-Nicolas, les cygnes sur la petite île & les cormorans à gauche, Cl. Elisabeth Poulain
Je vais commencer par vous donner quelques nouvelles du couple de cygnes, qui se plait beaucoup dans l’étang et notamment dans une des deux « îles », celle qui se situe près du petit pont de cette partie aval de l’étang.
Je mets des guillemets à ces « îles », car déjà, il n’y en a qu’une seule réellement, une vraie petite île, faite de terre avec de la roche dessous. Il y a même un arbre de petite taille qui fait de grands efforts pour survivre. Il doit avoir atteint sa taille « adulte » au vu de son implantation. Il accueille un couple de cygnes. « Madame Cygne » est fort occupée à couver tandis que son compagnon reste à proximité pour surveiller les abords et lui apporter à manger. Certains jours aussi, il se lasse de toujours être là et se déplace plus en aval, n’hésitant pas à aller en face, au plus près de la rive gauche.
Cette petite île, sans dénomination, se trouve un peu en aval du vieux pont sur le côté droit qui séparait la partie de l’étang en aval qui qui appartenait à l’Abbaye Saint-Nicolas et de la partie amont de la petite rivière du Brionneau en amont, qui alimente l’étang en eau où se trouve toujours le Prieuré aux Bons Hommes
Angers-Etang St-Nicolas, un goëland et un cormoran, Cl. Elisabeth Poulain
L’étang offre aussi l’avantage, en particulier d’abriter des poissons, dont je ne saurai vous dire s’ils sont nombreux mais qui attirent des pêcheurs. Une différence entre les deux, est que les pêcheurs – humains, masculins à 99% - doivent rejeter à l’eau les poissons qu’ils viennent de pêcher, alors même qu’ils doivent être munis d’une carte de pêche obligatoire ! Ils ont ainsi le plaisir de la pêche en eau douce, mais sans avoir celui de manger le produit de la pêche, le poisson ! Par contre les autres « pêcheurs », ceux qui ont des ailes, non seulement n’ont pas besoin de carte de pêche, mais en plus ils peuvent les manger. C’est ainsi qu’ils se nourrissent. Ce sont alors les oiseaux, que l’on voit, si on a de la chance, parfois plonger en piqué dans le lac et ressortir en ayant attrapé un poisson. Il est rare d’être là à ce moment-là. Un promeneur m’a pourtant assuré qu’il venait juste de voir un cormoran ressortir de l’eau avec un petit poisson dans le bec.
Angers-Etang St-Nicolas, la cane et ses 9 ou 10 canetons, Cl. Elisabeth Poulain
Toute cette introduction, pour vous dire qu’il y a plusieurs variétés d’oiseaux qu’on verrait mieux au bord de la mer. Citons par exemple des mouettes blanches bien nourris qui se trouvent fort aise d’être là bien abritées, avec peu de concurrence d’abord avec les autres mouettes et d’autres variétés qu’on ne s’attendrait pas à voir. Comme par exemple, des goélands blancs à bec et pattes jaunes, plus grands et plus dodus que les mouettes. Leur caractéristique commune est que ces volatiles sont présents sur le site de l’étang Saint-Nicolas. Ils n’hésitent pas l’hiver à venir dans les terres pour y trouver plus facilement à se nourrir et à se protéger des grands vents. Cette année, qui a pourtant connu peu de grands froids, a accueilli beaucoup d’oiseaux que je vais vous présenter dans l’ordre alphabétique.
1. Les canards, qui sont nombreux, mais que je n'ai pas beaucoup vu, à la vérité. J'ai vu une cane suivie de ses 9 ou 10 canetons.
2. Le cormoran est un autre « drôle d’oiseau » qui est facilement reconnaissable de par sa couleur noire, sa longueur et sa minceur, quand il se repose, allongée, sur un flotteur au milieu de l’étang. Ils ont aussi pour caractéristique de rester sans bouger ailes déployées, le temps qu’il faut, debout sur leurs pattes, pour les faire sécher avant de les replier et se reposer, les pattes repliées. Il y en a plusieurs qui nichent dans l’étang Saint-Nicolas. Ces oiseaux pêcheurs ressemblent alors vues de plusieurs dizaines de mètres à de longs tubes noirs, sachant sécher ! Les goélands et le cormoran ailes déployées cohabitent sans souci pendant des temps longs, sans se gêner, sur un long tube métallique qui fait office de ponton de repos et/ou de pêche pour les oiseaux. Il y a aussi de l'autre côté de l'étang, près de la petite île, le plus en amont près de la rive droite. Là j'en ai compté trois.
Angers-Etang St-Nicolas, les goëlands, Cl. Elisabeth Poulain
C’est par les goélands et les paysages que je vais terminer ce billet « volant », non pas seulement au gré du vent mais aussi de la pluie. Je vous ai montré l’étang d’abord du haut, avec la couleur de l’eau qui reflète le ciel bleu quand il y a du soleil mais qui peut prendre aussi une couleur jaune étonnante, que je qualifierai de « jaune argile » quand il y a eu les jours précédant la prise des photos de fortes pluies… Quant à la couleur « verte » de l’eau de l’étang, je vous en ai déjà parlé dans un précédent billet, avec « les arbres, tête en bas, à l’étang Saint-Nicolas… »
Angers, Etang Saint-Nicolas, la couleur de l'eau après une grosse pluie. Cl. Elisabeth Poulain
Pour suivre le chemin
. Lire sur ce blog un billet précédent sur l’étang Saint-Nicolas en date du 3.10.2010, sous le titre suivant http://www.elisabethpoulain.com/samedi-matin-des-arbres-tete-en-bas-a-l-etang-saint-nicolas-angers-58198107.html Les photos sont visibles dans Google Images, pour ceux qui n’ont pas le temps de lire le texte… !
. A cette adresse, vous pouvez aussi regarder uniquement les images, en cliquant « images » sur Google...
. Le Parc Saint-Nicolas à retrouver sur http://www.angers.fr/vivre-a-angers/la-nature-a-angers/les-parcs-et-jardins-publics/patrimoine/espaces-naturels/les-parcs-saint-nicolas/index.html
. Le site en entier est classé au titre des « Sites et Monuments naturels de caractères artistique et historique » http://www.conservation-nature.fr/article3.php?id=128
. En partant de l’amont, l’étang Saint-Nicolas fait partie des communes d’Avrillé en amont et d’Angers dans sa plus grande partie, en aval. Beaucouzé doit avoir aussi vraisemblablement une petite partie du parc proche de l’étang… mais sans accès à la rive droite, au début de l’étang.
. Le Parc de Balzac ou le Parc Balzac, à voir sur http://www.angers.fr/vivre-a-angers/la-nature-a-angers/les-parcs-et-jardins-publics/patrimoine/espaces-naturels/le-parc-de-balzac-espace-naturel/index.html
. L’étang se termine lorsque la petite rivière Brionneau, affluent de la rivière Maine, disparait sous terre, à la hauteur de l’Abbaye Saint-Nicolas à Angers pour traverser en souterrain la Place Maurice de Farcy. L’eau de l’étang réapparaît de l’autre côté, au Parc Balzac - qui pour une bonne part - est un marais, qu’elle traverse de part en part pour enfin rejoindre la rivière « Maine » https://fr.wikipedia.org/wiki/Brionneau_(rivi%C3%A8re)
. Quelques informations sur cette petite rivière de rivière, de 27,5kms de long, le Brionneau, sur https://www.eau-anjou.fr/territoires/les-cours-deau/brionneau/
. Le schiste noir, fréquent en Anjou, peut se débiter en feuillet fin pour couvrir les toitures d’ardoise, en pierre plate d’épaisseurs variables pour ériger des murs de pierre sèche ou des moellons de belle taille, comme il en va au Château d’Angers, toujours cité comme exemple.
. Voir aussi un site très clair, spécialisé sur les différents types de schistes selon leur emplacement, leur datation et leur « degré de compression », http://www.terroirsdeschistes.com/la-personnalite-des-schistes/ et qui montre par des photos de JC. Bousquet qu’il existe bien ce que j’appelle, moi, du « schiste de couleur orange », plus fréquent qu’on ne le croit.
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. Le Prieuré de la Haye aux Bonshommes sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Prieur%C3%A9_de_la_Haie-aux-Bonshommes
. L’Abbaye Saint-Nicolas à voir sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Nicolas_d%27Angers . Sa construction a commencé en 1010 et s’est terminée en fin de XVIIIe siècle ! Sans commentaire ! L’abbaye est toujours en activité religieuse.
Et maintenant voici les oiseaux par ordre alphabétique
. Le canard colvert sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Canard_colvert
. Le cormoran à retrouver sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Cormoran. Je ne vous garantis pas que le cormoran que j’ai pu photographier soit le bon dont je cite le nom générique : il y a en effet 3 genres (allez voir ce qu’est un genre dans le domaine animale sur (https://fr.wikipedia.org/wiki/Genre_(biologie) et 36 espèces… !
. Le cygne à voir sur http://www.oiseaux-birds.com/fiche-cygne-tubercule.html et toujours https://fr.wikipedia.org/wiki/Cygne_tubercul%C3%A9
. Le goéland, qui est une grosse mouette à voir sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Go%C3%A9land
https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/oiseaux-mouette-goeland-difference-7489/ et une photo de Pline sur https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Goeland_nidification.jpg
. La grue cendrée, à voir sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Grue_cendr%C3%A9e
. Le héron cendré sur https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9ron_cendr%C3%A9
. La version « jeune » du héron a pour nom « le bihoreau gris » dont les couleurs peuvent être plus ou moins foncées. Celui que j’ai vu était d’un gris très pâle, ce qui semble prouver aussi qu’il était très jeune, à voir sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Bihoreau_gris
. Et merci à la photographe vraisemblablement professionnelle - dotée d’un appareil photo de « pro et spécialiste des oiseaux » -, qui m’a indiqué à l’Etang Saint-Nicolas le nom de cet oiseau juvénile. Elle a attendu le temps nécessaire pour qu’il soit là, juste au moment où elle l’était encore : ça c’est du vrai et bon professionnalisme!
. Clichés Elisabeth Poulain