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Le Blog d'Elisabeth Poulain

art

3 photos-papier  d’un tableau en train de se faire par FAEP-06.1996

16 Mars 2019, 11:12am

Publié par Elisabeth Poulain

Cliché n°3 de FAEP 1996, Fleur rouge sur tête de vache, Cl. Elisabeth Poulain

Cliché n°3 de FAEP 1996, Fleur rouge sur tête de vache, Cl. Elisabeth Poulain

En ce moment, mon plaisir est de retrouver des clichés que j’ai faits, en juin 1996, sans pouvoir vous indiquer le jour. Il faut dire que ce désir de prendre des photos a commencé  tôt chez moi. Ma mère m’avait acheté mon premier appareil quand j’avais une dizaine d’années, pour avoir eu une bonne appréciation générale sur mon carnet de notes pour l’année scolaire…au grand dam* de mes frères! 

Aujourd’hui, il s’agit de vous parler encore de photos-papier  qui  ont été prises par la jeune peintre dont j’ai indiquées les initiales dans le titre. A côté des clichés figure en effet la mention  « Juin 96,  tableau peint par …. pris en macro ».

Je ne vais pas forcément vous les présenter dans l’ordre dans lequel elles figurent dans la  page de l’album, sans toujours savoir ce qu’il en était de l’horizontalité ou de la verticalité, parce que visiblement il y a eu plusieurs couches de couleur peintes  l'une sur l'autre. 

Cliché 1-FAEP 1996, La fleur jaune, Cl. Elisabeth Poulain

Cliché 1-FAEP 1996, La fleur jaune, Cl. Elisabeth Poulain

Le premier « tableau »  pourrait s’appeler  « la fleur jaune au tourbillon » pour la partie du bas qui forme une sorte de triangle. Au-dessous de la fleur, on voit en soubassement du blanc une partie mi-horizontale à effet-vague avec du bleu, un filet de vert, une veine de rouge…. En laissant le regard filer vers le haut, il y a aussi une double composition, avec des traits verticaux : vert au milieu, puis bleu, blanc à nouveau…

Cliché 2-FAEP 1996, bandes verticales de couleurs variées, Cl. Elisabeth Poulain

Cliché 2-FAEP 1996, bandes verticales de couleurs variées, Cl. Elisabeth Poulain

La seconde photo  à sa droite a d’abord dû être « teintée » par une peinture très fine, ou une teinture qui laisse le bois se percevoir avec ses lignes verticales, des nœuds.  Les couleurs fines ont ainsi teintées des bandes verticales de couleurs  jaune, verte, avec un peu de rouge…La différence avec la  précédente photo est que cette fois-ci, le regard perçoit deux  coulures de couleur blanche épaisse  par-dessus et sans que « l’artiste » ait cherché à étaler cette matière. On peut penser que le « bois » était posé à plat. 

Cliché 3-FAEP 1996, La tache rouge sur la tête de vache , Cl. Elisabeth Poulain

Cliché 3-FAEP 1996, La tache rouge sur la tête de vache , Cl. Elisabeth Poulain

Arrive enfin le troisième cliché, que j’ai beaucoup de peine à analyser en position verticale. Placé à l’horizontale, j’ai l’impression de voir les différentes teintes de  peinture se mélanger devant mes yeux, comme si le tableau était en train de se faire devant mon regard. Celui-là  a une base de couleurs foncées, bleu-gris, brun-noir, blanc-turquoise, un filet arrondi de blanc à gauche en bas, au-dessus une grosse tache blanche qui donne naissance, avec du rouge en haut d’une forme qui ressemblerait  à une tête de vache… C’est lui que j’ai choisi pour le « bandeau » comme on appelle la photo horizontale qui se trouve juste sous le titre  et qui « annonce » le thème central  Et c’est ainsi que se termine cette petite histoire vraie !

Les 3  clichés de FAEP 1996, avec un petit bloc de post-it jaune, Cl. Elisabeth Poulain

Les 3 clichés de FAEP 1996, avec un petit bloc de post-it jaune, Cl. Elisabeth Poulain

PS. Ce « billet », comme j’appelle ces articles courts que j’écris pour mon blog, est le premier d’une petite série à laquelle j’ai donné la dénomination de « Texture ». Il s’agit donc de Texture 1, qui ne figurera pas forcément dans le titre pour cause de la limitation à 70 caractères!   

Pour suivre le chemin

« Au grand dam de " à retrouver sur    http://www.linternaute.fr/expression/langue-francaise/6617/au-grand-dam-de/

. Toutes ces photos de 1996 de FAEP  ont les dimensions standard 13 cm x 9 cm.

. Clichés 2019 Elisabeth Poulain.

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Peinture ---) Jeu de courbes en couleurs et fleurs de verre…

10 Septembre 2018, 15:39pm

Publié par Elisabeth Poulain

.Jeu de courbes en couleurs et fleurs de verre, Création France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

.Jeu de courbes en couleurs et fleurs de verre, Création France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

La composition se présente sur un carton spécial peinture d’un format normalisé de 40 cm de haut sur 33 cm de large. Bien sûr il appartient à la peintre de choisir de travailler en vertical ou en horizontal. Ici son souhait a été de lancer des courbes vers le haut, en utilisant quatre couleurs seulement. Ce sont le bleu, le vert, le jaune et le rouge.

La jeune femme, qui a peint ce carton, a joué de la complexité pour donner vie à chacune des courbes.  

La courbe bleue se voit aussi bien à gauche dans un départ large vers le bas pour s’éclaircir en s’affinant avec du jaune et du blanc, qu’à droite pour se terminer quasiment à la même hauteur. C’est la seule courbe à ne pas être liée aux autres. Elle donne de la force et équilibre la composition. En effet on retrouve ce bleu  du côté droit en un ruban plus étroit et qui va rencontrer et se perdre dans autres courbes. C'est le cas en particulier avec la couleur jaune qui se divise en deux.

. En rencontrant le jaune, le bleu donne naissance à un vert composite, qui donne une dimension acidulée qui aurait manqué autrement. C'est la courbe la plus courte.    

. La seconde courbe à droite est le ruban jaune principal qui s’élargit dans sa courbe allant de la droite vers la gauche en blanchissant dans sa courbure vers la gauche. Elle s’affine ensuite en tournant vers la gauche, jusqu’au moment elle rencontre la courbe rouge foncée sur sa droite. A ce moment, elle devient orange jusqu’au moment où elle rencontre la courbe verte claire  rehaussée d’un trait vert clair composite.

. Il reste à citer la courbe rouge qui équilibre en hauteur la lourde courbe bleue d’en bas. En rencontrant la courbe jaune, elle donne un peu de sa couleur à la courbe jaune qui du coup devient orange.

Jeu de courbes, couleurs et fleurs de verre, sous la lumière, Création France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

Jeu de courbes, couleurs et fleurs de verre, sous la lumière, Création France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

  Jeu de courbes en couleurs et fleurs de verre, Création France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain     Jeu de courbes en couleurs et fleurs de verre, Création France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

Jeu de courbes en couleurs et fleurs de verre, Création France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

Les fleurs de verre ont fait partie d’un lustre en cristal, accroché à un plafond, qui pesait si lourd qu’un jour il s’est décroché et bien évidemment s’est brisé au sol dans un grand fracas. Seules restent ces formes de fleurs en deux formats : sept grandes et  neuf petites. Elles sont juste posées sur le carton pour la photo car elles ne font pas parties de la composition d’origine.

Et voici comment reviennent à la lumière d’aujourd’hui, et sans avoir pris une ride (!), un carton peint resté au fond d’un tiroir bien enveloppé dans un papier de soie  et des fleurs de verre qui n’avaient plus d’usage…   

Pour suivre le chemin :  Création France Poulain, Cliché Elisabeth Poulain      

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La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée

22 Août 2018, 17:31pm

Publié par Elisabeth Poulain

La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée, Cl. Elisabeth Poulain La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée, Cl. Elisabeth Poulain

La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée, Cl. Elisabeth Poulain

Traduction du titre. Voici une des plaques émaillées parmi les plus célèbres réalisées par Leonetto Garretto pour le chocolat au lait Nestlé. Elle représente une petite fille de style « cubiste ».  On l’appelle de ce fait plutôt «  La petite fille cubiste » que « La petite fille du chocolat au lait Nestlé ». Certains enlevant même la référence au chocolat pour ne garder que celle à Leonetto Garretto. Toutes ces dénominations montrent l’importance  que cette plaque  a eue pour Nestlé. L’entreprise a en effet  commandée plusieurs versions à l’artiste, du fait du retentissement que cette œuvre publicitaire  a eu dans la société. De ce fait j’aurais plutôt tendance à l’appeler moi,   « La petite fille  « Nestlé » vue par Leonetto Garretto », en laissant de côté le chocolat au lait qui maintenant est devenu plus que courant, la tendance du marché allant plutôt vers le chocolat noir.

La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée, Cl. Elisabeth Poulain

La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée, Cl. Elisabeth Poulain

La petite fille, dont je vais vous parler, dispose dans la brochure d’un emplacement intéressant en bas de page à gauche. Les dimensions de la photo de la plaque – 8,1cm de hauteur et 5,7cm de largeur - attirent l’attention, mais  également  ses quatre couleurs : un bleu très spécial avec une pointe de violet pour le fond, un orangé réchauffé par du rouge pour la tablette de chocolat au lait, sans oublier le jaune orangé fort de la chevelure et un blanc très légèrement crémé pour le visage, avec une sorte de trainée de couleur rouge léger près de sa joue droite, en partie gauche de la plaque. Ouf, c’en est terminé pour les couleurs !

Mais déjà surgit le déséquilibre des lignes qui brise volontairement cette forte harmonie chromatique. La tête de la petite fille  en forme de casque jaune, qui représente sa chevelure, est scindée en trois parties triangulaires irrégulières. On distingue en effet une petite zone à gauche, tout près du nuage de rouge du visage, une partie haute  très symétrique qui se situe au-dessus du front de la tête penchée vers la droite et une surface à droite qui est la plus lourde, alors même que la tête penche de l’autre côté.

Le visage lui-même résulte de deux parties, sont volontairement non « jointives. Il est coupé presque horizontalement par une ligne qui part du bord interne de l’œil droit - bien ouvert-  vers l’œil gauche qui du coup est fermé parce que la petite fille sourit – en partie basse. C’est à la rencontre de la ligne du sourire que se forme un nuage léger rouge qui dénote, chez la petite fille, l’annonce du  plaisir de croquer du chocolat, dont la tablette est …- vous l’avez devin- rouge orangé !

Arrive maintenant la tablette de chocolat Nestlé que tient la petite fille avec ses drôles de doigts qui ressemblent à des pinces recourbées et qui mettent mal à l’aise, comme une façon d’exprimer la volonté de l’enfant de garder ce précieux trésor pour elle toute seule. Ce rouge orangé attire très fortement le regard : il est à la fois léger, d’une vraie  teinte chaude tout en étant « acidulée », sur une petite surface, comme pour laisser la place d’honneur à la tablette de chocolat au lait « Nestlé Milk ».

Et cela étonne d’autant plus que la main de la petite fille d’un blanc blanchâtre, comme son visage,  n’a pas la douceur de la crème, au contraire…On dirait que ses doigts sont des griffes qui montrent combien la petite fille tient à sa tablette : elle ne veut pas la lâcher. Leur forme ronde est une réponse à la courbure  et du bas du visage et du sourire de la  petite fille. Vraisemblablement, ce blanc est destiné a attiré l’attention sur l’importance de la tablette, dont la bordure gauche forme une ligne directe oblique qui la relie avec le visage de la petite fille Nestlé’s Milk dans sa partie gauche. Il y un assemblage étonnant entre le jeu des couleurs, des lignes                                                                         

                                                                    

La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée, Cl. Elisabeth Poulain

La Petite Fille du chocolat Nestlé, Leonetto Garretto, Plaque émaillée, Cl. Elisabeth Poulain

Vient l’assise de ce visuel,  qui résume les qualités cette fois-ci du chocolat au lait Nestlé,  en trois adjectifs, ONCTUEUX, SAVOUREUX, DELECTABLE, qui se présentent en marche d’escalier. Le coin gauche inférieur se situe juste entre le « U » et le « E » d’ONCTUEUX. C’est une autre facette de la singularité de ce chocolat.  Ils caractérisent aussi l’originalité de cette plaquette. On voit ces trois caractéristiques qui se déclinent en marche d’escalier sans y faire trop attention, alors qu’elles résument les qualités et l’originalité de ce chocolat. La puissance d’attractivité de cette plaquette est telle qu’elle projette sa propre ombre, qui lui confère en plus une dimension en profondeur. On la voit à gauche et en bas de la tablette.   

C'est alors  au tour de notre attention d'admirer le bleu du fond qui est fabuleux. On dirait un bleu associé à du parme adouci avec de la crème. Cette teinte renforce cette étonnante compatibilité des couleurs et des lignes entre elles et qui explique cette  formidable et étonnante attractivité.

Pour suivre le chemin

. Leonetto Garretto, à voir sur  http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Leonetto_Cappiello&action=history    

. Admirer l’extraordinaire créativité de cet artiste hors du commun en voyant une partie de ses créations  sur https://www.google.fr/search?q=leonetto+cappiello+affiche&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=2ahUKEwi037OrrfTcAhVI4YUKHQZ-DcAQiR56BAgJEBw&biw=1366&bih=589

. Retrouver cette plaque en particulier également dans le catalogue- de Salorges Enchères, Nantes- La Baule en date du 5  novembre 2005, une plaque de l’Emaillerie alsacienne de Strasbourg, sans  date indiquée.   Il existe en effet plusieurs plaques quasiment  identiques de représentation de la petite fille. Les différences peuvent porter sur le bleu qui varie en fonction de la température de la cuisson des plaques, sur leurs dimensions, par exemple 49,2 sur 35 cm pour celle que j’ai choisie pour ce billet... Kaczorowski, Hôtel des Ventes des Salorges, 44100 Nantes

. L’Emaillerie alsacienne de Strasbourg, à retrouver sur https://www.google.fr/search?q=emaillerie+alsacienne+de+strasbourg,+Nestl%C3%A9+Milk&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=2ahUKEwiW9Jyyu_TcAhVCxhoKHVUCARAQsAR6BAgFEAE&biw=1366&bih=589   J’ai compté six  reproductions de la « Petite Fille au chocolat au lait » dans les trois premières lignes de photos. L’écoulement du temps renforce encore l’attractivité de cette plaque, ce qui est réellement fabuleuse.  

. « Nestlé Milk, Onctueux, Savoureux, Délectable » est encore cité sur wikipedia, tout en sachant que la production a été arrêtée il y a quelques années ; à voir sur https://en.wikipedia.org/wiki/Nestl%C3%A9_Milk_Chocolate

. Sur l’entreprise Nestlé d’aujourd’hui, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Nestl%C3%A9

. Retrouver l’histoire de Nestlé dans « Nestlé, Cent vingt-cinq ans de 1886 à 1991 », par Jean Heer, une édition Nestlé, en date de 1992, axée sur le développement de l’entreprise et non pas sur la double dimension de la communication et de l’art. Un ouvrage très intéressant que m’avait adressé la multinationale dans sa version française…   

. D’autres photos de la plaque à retrouver sur KACZOROWSKI,  Hôtel des Ventes de Salorges Enchères, 44100 Nantes, Samedi 5 novembre 2005. Kaczorowski SARL ---) Voir le livret grand format Salorges Enchères, Nantes, La Baule, publié pour la vente en date du 29 novembre  2014, 

Pour des informations récentes, e-mail kac@interencheres.com et voir https://www.interencheres.com/commissaire-priseur/maitre-philippe-kaczorowski-et-salorges-encheres-155/  

. Clichés Elisabeth Poulain, avec mes remerciements  à KACZOROWSKI de Nantes

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Couleurs pastel sur papier : l’évanescence en jaune, orange, rose…

23 Juillet 2018, 17:05pm

Publié par Elisabeth Poulain

* Couleurs pastel, blanc et recherche du point de fuite, Cl. Elisabeth Poulain

* Couleurs pastel, blanc et recherche du point de fuite, Cl. Elisabeth Poulain

C’est le travail d’une jeune artiste qui n’a indiqué ni son nom, ni la date à laquelle elle l’a réalisé. Par contre ce dessin a un sens : chaque rectangle, qui se forme dans le rectangle précédent, perd et de ses dimensions et de la force de la tonalité de ses couleurs.

Couleurs pastel, blanc et recherche du point de fuite, Cl. Elisabeth Poulain

Couleurs pastel, blanc et recherche du point de fuite, Cl. Elisabeth Poulain

 Il oblige alors notre regard et notre cerveau à chercher où pourrait être localisé le point de fuite et le trouble s’empare de nous lorsque nos yeux repèrent jusqu’à quatre points blancs en ligne, sans compter d’autres petits taches blanches au point qu’on ne voit plus qu’elles.

Par ailleurs dans mon titre, il manque la couleur brune – qui n’a rien de pastel - en bas à droite qui dynamise ce coin en opposition avec celles qui font contrepoids en haut à gauche. Il est rose et jaune, tandis que l’on se surprend à regarder chacun des deux autres coins, orange à gauche en bas et orange clair et jaune en haut à droite, pour faire contrepoids …

P.S. La photo fait ressortir le blanc dans le dessin!

Pour suivre le chemin

. La définition de l’évanescence dans le Larousse en 11 volumes, en volume n°4, page 824  : « qualité de ce qui s’évanouit et s’efface ».

. Les couleurs pastel, à voir dans https://fr.wiktionary.org/wiki/pastel

. Cliché Elisabeth Poulain, l'étoile en début du Ier cliché indique qu'il s'agit d'une vue partielle de la photo.

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Un poudrier ancien avec des fleurs dessus, poudre & houppette dedans

6 Juillet 2018, 17:05pm

Publié par Elisabeth Poulain

Poudrier ancien avec des fleurs sur le boitier, houpette, Cl. Elisabeth Poulain

Poudrier ancien avec des fleurs sur le boitier, houpette, Cl. Elisabeth Poulain

Ce poudrier est un petit objet qui a  un lien fort entre les fleurs et la femme. Il a pour fonction de rendre celle-ci plus belle ou du moins de lui  donner l’impression de l’être. C’est un cas concret de la célèbre locution, à prendre au premier degré pour le poudrier, « Miroir, mon joli miroir, dis-moi que je suis la plus belle » même quand on l’est déjà et bien sûr aussi et surtout quand on ne l’est pas. C’est bien sur ce ressort que jouent la flatterie et …la publicité, même quand ce terme n'existait pas.  

. Visiblement il a déjà beaucoup servi. Le boîtier est bien usé, comme on peut le constater en voyant le dessous. On dirait un plastique de couleur rouille légèrement transparent là où il est le moins épais. Il est fissuré aux quatre angles. C’est presque ce socle qui constitue le premier niveau qui est presque le plus étonnant tant il donne une impression d’avoir « vécu » en tant que premier niveau, celui qui porte tout !

Poudrier ancien avec des fleurs sur le boitier, dessous, Cl. Elisabeth Poulain

Poudrier ancien avec des fleurs sur le boitier, dessous, Cl. Elisabeth Poulain

Poudrier ancien ouvert, avec poudre, houppette & miroir, Cl. Elisabeth Poulain

Poudrier ancien ouvert, avec poudre, houppette & miroir, Cl. Elisabeth Poulain

. Le couvercle du poudrier. II ne  sert pas seulement à fermer le poudrier de façon à pouvoir l’avoir avec soi dans son sac à main. En effet une « Dame bien née » n’a pas le nez qui brille ! D’où l’importance de la poudre du poudrier qui donne son nom à cet objet de beauté sur laquelle je reviendrai. Ce couvercle rond  est légèrement bombé pour donner de la vie aux fleurs.

Encore faut-il savoir si son nez ne brille pas? Si non d’un geste discret, la dame en question ouvre son poudrier et se regarde sur le miroir qui est placé à l’intérieur du poudrier, du côté du couvercle. Si, horreur, la réponse du miroir est oui : un petit coup de houppette et hop un tout petit peu de poudre de riz cache cette brillance affreuse. Encore faut-il avoir choisi la bonne teinte, celle qui est adaptée à votre  teint…pour que la poudre se voie à minima. 

. Le miroir est donc un élément fondamental du poudrier, tout autant que le support qui "porte" la poudre. Si on ne peut pas voir son visage, à quoi pourrait servir un poudrier avec sa houppette à l’intérieur? Il assure aussi la solidité du couvercle. Le verre lui-même a mal vécu ; il porte des petits trous en partie gauche qui montrent que le métal qui permet le reflet a été attaqué par l’humidité.     

Poudrier ancien, dedans avec poudre, grille fine, houppette & miroir, Cl. Elisabeth Poulain

Poudrier ancien, dedans avec poudre, grille fine, houppette & miroir, Cl. Elisabeth Poulain

. Parlons maintenant enfin de  la poudre qu’on ne voit pas au départ ; ce n’est pas étonnant quand on découvre qu’elle « se cache » sous une grille en tissus très fin de façon à optimiser la quantité prélevée par la houppette,  juste ce qu’il faut, mais pas plus. Difficile de vous donner la teinte , tant il doit exister de nuances et d'effets de mode.

. J’en arrive maintenant à la houppette, qui est cette petite touffe de fourrure d’une légèreté et d’une douceur étonnantes.  Sa couleur tire vers un jaune très doux, teintée évidemment de rose au contact avec la poudre ! Après quelques recherches sur le Net, j’ai trouvé que ce ne peut être que du duvet de cigogneau, le petit de Madame et Monsieur Cigogne. 

Poudrier ancien, couvercle avec fleurs, houppette, Cl. Elisabeth Poulain

Poudrier ancien, couvercle avec fleurs, houppette, Cl. Elisabeth Poulain

Il est grand temps de vous parler des fleurs. C’est certainement la partie qui a le plus vieillie au fil du temps. Je  vois deux roses imprimées sur une toile très fine collée sur le fond solide. La rose placée à gauche est rouge-rose, celle de droite est jaune, avec deux boutons rouges et des fleurs qui pourraient être des iris dans le fond. Pour compléter, on voit du feuillage de différents verts… Le fond sur lequel sont posées ces fleurs a  jauni. En outre il est taché en divers endroits, notamment près du bord, là où se trouve le débord.  Il semble y avoir des coulures blanches vers le haut de cette peinture sur tissus cerclée de cuivre.

Et ce petit objet raffiné, qui date de si longtemps,  ne doit surtout plus être  utilisé, en tant que poudrier contenant de la poudre. En effet tous les composants doivent dater d’avant la seconde guerre mondiale, à commencer par la poudre bien sûr, la houppette... sans pouvoir citer  bien sûr le type de colorant et des produits X ou Y... de la composition pour rendre cette  poudre encore plus attirante. C’était une autre époque…

Poudrier ancien, avec des fleurs sur le couvercle, sur fond vert végétal, Cl. Elisabeth Poulain

Poudrier ancien, avec des fleurs sur le couvercle, sur fond vert végétal, Cl. Elisabeth Poulain

Pour suivre le chemin

. Voir les généralités sur  le poudrier sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Poudrier_(maquillage)

. Des modèles divers et variés à acheter sur  https://www.ebay.fr/b/Poudrier-ancien/bn_7006314703

. A ma grande surprise, on trouve  actuellement sur le net encore énormément de poudriers avec leur houppette.  

. Clichés Elisabeth Poulain 

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Portraits > Muller > Jeunes femmes aux cerises en pendentif d’oreille

22 Mai 2018, 16:44pm

Publié par Elisabeth Poulain

Portraits de "femme aux cerises", Muller, peintre, CL. Elisabeth Poulain

Portraits de "femme aux cerises", Muller, peintre, CL. Elisabeth Poulain

Voici deux tableaux peint à l’huile qui sont un vrai mystère. Je les ai sous les yeux, je les scrute, attentivement et depuis longtemps et pourtant je continue à en ignorer presque tout. Je dis « presque » car j’ai un peu avancé ces derniers temps :  l’un des deux, le plus petit,  porte une mention inhabituelle au verso, le nom de l’artiste inscrit au tampon. Ma seule certitude - mais d’importance - est que ces tableaux sont l’œuvre d’une seule et même personne, un peintre professionnel, qui a réalisé ces deux portraits de jeunes femmes qui ne dégagent vraiment pas  un fol enthousiasme. Est-ce leur nature ? Ont-elles toujours été comme cela  dans leur vie quotidienne?  Ou bien est-ce le peintre qui leur a-t-il demandé de prendre cet air triste, surtout pour l’une d’elles ? Je pencherai plutôt pour cette seconde solution.

Portrait de femme aux cerises, verso, Muller Artist Colorman...Cl. Elisabeth Poulain

Portrait de femme aux cerises, verso, Muller Artist Colorman...Cl. Elisabeth Poulain

Le peintre d’abord. Curieusement je vais commencer par lui. Je suis quasiment assurée que c’est un professionnel. Il n’a pas signé ses toiles en bas à droite, comme il en est d’usage pour un peintre qui vend ses œuvres. Il a choisi de mettre son nom au tampon au milieu de la plus petite des deux toiles mais pas sur l’autre. Chaque indication figure sur sa propre ligne.

C’est ainsi que le nom de l’artiste est « tamponné » en horizontal dans le sens de la longueur  par rapport au portrait en vertical de l’autre côté. La position au verso est ainsi plus équilibrée. On y lit clairement  en caractères noirs « MULLER, ARTIST COLORMAN, 02 HIGH HOLBORN, LONDON ». Par ailleurs une indication figure  codée « FIX 53 x 38 » est inscrite au bas du cadre, pour indiquer, peut-être où se trouve le bas du tableau. Comme le montre la photo, la fixation de la toile sur le cadre est très solide. Les deux vis latérales, qui s’emboitent l’une dans l’autre, permettent en même temps d’y attacher solidement une ficelle. Une indication écrite à la main indique même le mode de fixation : FIX 5338.

Portrait de femme aux cerises, Muller Artist Colorman, petit format, Cl. Elisabeth Poulain

Portrait de femme aux cerises, Muller Artist Colorman, petit format, Cl. Elisabeth Poulain

La peinture elle-même. Les  raisons pour lesquelles j’ai commencé par le petit format est que l’autre tableau, dont je suis assurée qu’il en est aussi l’auteur, porte de nombreux points de comparaison avec le premier, tout en étant bien sûr différents.

. La jeune femme du petit format ne vous regarde pas. Elle est représentée avec un bandeau de couleur jaune orangé dans ses cheveux de couleur très foncée qui se fondent dans le tableau uniformément quasiment aussi foncé. Ce ne peut être évidemment que volontaire de sorte que son visage ressort fortement dans  cette curieuse atmosphère. Sa peau est lisse, ses yeux marrons, son nez est très visible en raison notamment de la brillance de sa peau. Des éclats de lumière que l’on va retrouver sur son front, près des yeux, sur son menton et curieusement sur son cou. On dirait presque qu’elle a un goitre, ce qui conduit le regard sur le décolleté de sa robe orangée ornée d’une dentelle qui rend le portrait vivant. La dentelle semble parfois bien positionnée, en se détachant sur la peau, ou au-dessus du bord de la robe du même orangé C’est alors qu’on découvre qu’elle porte un châle foncé sur son épaule gauche qui accroit le trouble de la vision.

Son visage maintenant. Si je devais donner un titre à cette toile, ce serait « La Gitane triste ». Ses traits sont très accentués, avec des yeux aux pupilles noires profondément enfoncés dans l’orbite, au-dessous de la courbe accentuée des sourcils. Le nez est à la fois fin et long. On le voit d’autant mieux qu’il brille, comme si la peau était huilée. Il surplombe le sillon entre le nez et la bouche très prononcé.

Sa  bouche, qui  est très ourlée et bombée, ressort fortement avec son rouge à lèvres vif. Le regard descend alors vers le menton et son menton. C’est à ce moment que l’on découvre d’abord la grappe de cerises fixée au bandeau orange dont j’ai parlé au début. On en voit huit clairement, avec quelques-unes en arrière-plan. Elles sont attachées au bandeau orange par un gros lien vert foncé de laine. Du coup, on se surprend à regarder l’autre oreille. Seules quatre sont discernables. On voit aussi que le fond a été retravaillé en surajoutant du vert très foncé autour de la tête et des épaules.

Portrait de femme aux cerises, Muller Artist Colorman, grand format, Cl. Elisabeth Poulain

Portrait de femme aux cerises, Muller Artist Colorman, grand format, Cl. Elisabeth Poulain

 Passons maintenant à l’autre tableau d’une jeune femme qui porte aussi des cerises aux oreilles. L’impression générale est qu’elle n’est pas franchement triste. Elle vous regarde dans les yeux,  sans sourire, comme si elle était un peu fatiguée. Elle manque de tonus. On dirait qu’elle se demande ce qu’elle fait là.  Les différences sont nombreuses à commencer par les dimensions du tableau un peu plus grandes. Elle n’a pas de décolleté, seulement une ouverture en V d’un tissu à rayures noires qui laisse deviner la peau un rang sur deux. Un feston orne l’échancrure. On comprend bien qu’il y a là des suggestions, comme si cela était pour le peintre un « plus » ! Un tissu noir, des cheveux bruns, un fond si foncé qu’on se demande s’il n’est pas noir, tous ces éléments créent une ambiance curieuse, d’autant plus qu’on ne voit pas son cou.  

Les cerises  heureusement sont plus visibles. Les compter devient un jeu d’enfant : il y en a six à l’oreille gauche et quatre à l’autre. Les feuilles vertes du cerisier se repèrent facilement. Comme pour les autres cerises, elles sont rattachées à un bandeau cette fois brun-marron quasiment de la même couleur que les cheveux de la jeune femme. Elle nous regarde franchement, sans que cela lui fasse particulièrement plaisir, mais sans faire la tête pour autant. La différence avec l’autre tableau est que le bas est très abîmé ; la peinture s’est écaillée. L’autre différence est que rien n’est marqué sur la toile au verso. Quant à l’annotation FIX 5338, elle est bien présente mais cette fois-ci  en haut de la  toile. Avec une dernière remarque, c'est promis, qui porte sur l'identité parfaite des deux cadres... 

 

Portraits de "femme aux cerises", Muller Artist Colorman, CL. Elisabeth Poulain

Portraits de "femme aux cerises", Muller Artist Colorman, CL. Elisabeth Poulain

Pour suivre le chemin

. Trouver quelques informations sur le peintre sur https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=https://www.npg.org.uk/research/programmes/directory-of-suppliers/m/&prev=search

. Le nom du peintre, avec son adresse,  est cité sur https://www.ngv.vic.gov.au/explore/collection/artist/5229/  .Il y a bien un visuel qui n’a rien à voir avec ces portraits de femme. On dirait un travail d’Egyptologue, marqué en dessous « EGYPT », où l’on voit soit des stèles, soit des restes de pierre taillées…A votre choix : il n’y a ni dénomination, ni date…

J’ai mis en rouge son nom , qui figure à l’arrière de la petite toile, pour qu’il soit bien différencié des autres mentions en caractères gras que j’utilise pour faciliter la lecture.    

. Voir  le philtrum sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Philtrum ou  sillon naso-labial https://fr.wiktionary.org/w/index.php?title=sillon_naso-labial&action=edit&redlink=1

                                                                           *           

. Les dimensions du petit tableau, avec cadre 48 cm de hauteur sur 43 cm de largeur, sans le cadre, la peinture visible  mesure 34 cm sur 29           

. Celles du grand tableau, avec cadre 60 cm de hauteur  et 49 de largeur ; quant à la partie visible de la peinture, elle mesure 46 cm sur 35cm…

. Clichés  Elisabeth Poulain

 

 

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MOG ---) Trois portraits qui vous font voir des visages autrement

19 Avril 2018, 17:55pm

Publié par Elisabeth Poulain

MOG, Collection F. Poulain, Portrait n°2-extrait, Les yeux, Cl. Elisabeth Poulain

MOG, Collection F. Poulain, Portrait n°2-extrait, Les yeux, Cl. Elisabeth Poulain

Il faut que je vous prévienne. Vous allez avoir un choc car ce sont vraiment des portraits, dont on peut dire, sans exagération, qu’ils sont franchement bizarres. Le peintre visiblement a aussi choisi ce  nom curieux de « MOG » pour se désigner lui. Est-ce un acronyme, pour désigner « Maurice, Oscar, Gaston », ou bien « Michel, Olivier, Guillaume » ? Et pourquoi MOG serait-il forcément un « homme ? » Pour MOG au féminin, je pense à « Michelle, Odette, Germaine » ou, pour changer,   « Mary-Lou, Olga, Gabrielle ». D’autres choix sont évidemment possibles. A chacune, à chacun de jouer à ce jeu de devinette. Ou bien y-a-t-il un autre mystère que nous ne connaîtrons jamais, ces tableaux ayant été acquis au début du IIIe millénaire en raison justement de leur forte singularité.  

MOG, Collection F. Poulain, Portrait n°1, Cl. Elisabeth Poulain

MOG, Collection F. Poulain, Portrait n°1, Cl. Elisabeth Poulain

Je commence par le plus petit (32cm de longueur x 17,2cm de largeur)  qui est aussi le plus « facile à décrypter ». C’est le plus épuré -  une façon de parler - qui signifie qu’il y a peu de figures géométriques surajoutées au dessin de fond. MOG visiblement a horreur du vide. Une des conséquences est que le motif peint- le ressort de la peinture - est plus compréhensible. Ce n’est pas pour autant qu’on peut  parler de « remplissage » du fait que les motifs sont composés de lignes qui forment des enclos enrichis de couleurs à formes géométriques inachevées, toujours avec des traits multiples, des points à l’intérieur. Une certitude, MOG n’est pas un peintre simple, pour autant aimer la complexité des lignes, la superposition; une autre raison est qu’il adore la couleur, surtout quand celles qu’il a  choisies se mélangent à d’autres.   

En partant du haut, vous êtes sûr de bien rencontrer le regard d’un drôle de « zigoto », dont la « tronche »  a de quoi vous inquiéter. Il est vrai que tout est bizarre dans ses portraits, mais sans rien d’inquiétant. « Bizarre, vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre !».  Commençons par le haut du plus lisible de ses compositions, le plus petit carton cloué sur des baguettes de bois, de section carrée d’1,2 cm.   

- Ce sont les yeux qui vous attirent et là aussitôt le trouble commence, si vous regardez les deux en même temps. L’œil  de gauche – celui qui est à gauche à votre vue - ressemble à une bille rouge, l’autre est bleue. Aucun n’est semblable à l’autre. Le fond de l’œil de gauche est vert cerclé de noir, lui-même doublé d’un trait rose qui se détache sur le fond orange. L’autre œil, que je qualifierai « de droite » - à  gauche pour le zigoto – est bleu sur fond rose-violet avec un trait rouge qui double à l’intérieur le demi-cercle noir qui constitue l’œil.

. Le nez maintenant. Vous descendez d’un étage et c’est là que le trouble commence vraiment. A bien regarder la composition, l’idée vous vient de suivre le trait noir en partant de la gauche vers la droite dans la partie haute. Et là, vous vous rendez compte qu’il y a une continuité étonnante dans le trait, pas à 100% bien sûr, quitte parfois à devoir reprendre le même chemin en arrière pour prendre un autre tracé noir à certains embranchements. Visiblement « MOG a horreur du vide ». Je répète « MOG a horreur… » et tout autant de la symétrie.       

MOG, Collection F. Poulain, Portrait n°2, Cl. Elisabeth Poulain

MOG, Collection F. Poulain, Portrait n°2, Cl. Elisabeth Poulain

Voici pour renforcer cette première approche, MOG numéro 2. Comme j’ai ce tableau sous les yeux, je peux vous dire qu’il a été acheté en octobre 2005, vraisemblablement par la propriétaire du trio. Ce n°2 est d’abord plus grand par ses dimensions. MOG devait se sentir à l’étroit et ne pouvait donner toute sa puissance de créativité. Ses dimensions 32cm sur 24cm - pas de MOG - du tableau !.

Comme la première fois, ce sont les yeux qui vont vous vous faire rentrer dans le carton. La pupille rouge est aussi à gauche et la verte est donc forcément à droite. Cette fois-ci, les deux yeux encore ne sont pas traités de la même façon.

. La pupille rouge à gauche est entourée d'un cercle noir et puis d'un second cercle blanc; elle touche par ailleurs un demi-cercle rose en position inversée par rapport au N°1 lui-même doublé d'un demi-cercle rouge. L'espace entre les  deux est rempli de rayons rouges: 4 à gauche et 3 à droite qui joignent le petit cercle et le demi-grand cercle rouge.  

.La pupille verte à droite est cerclée par un trait rouge-verdi, puis par du noir, du rose  et un trait jaune pâle qui se voit à peine. Il ne masque pas  les 7 rayons noirs qui relient la pupille ronde et un cercle noir inachevé. En dessous le fond du carton est rouge, sur lequel  se détache bien  un grand cercle qui entoure cet œil de droite et qui est lui-même entouré d’une forme arrondie dont le tracé est rose.

Et c’est là où le trouble commence vraiment, à l’exception de la signature de MOG bien visible, écrit cette fois-ci verticalement sur le côté gauche. Quant au reste,  la seule certitude que je puisse avoir est que MOG adore le mystère. Comme en attestent, les traits de cette partie médiane qui se terminent à double angle droit sur la gauche  avec toujours des traits partout, mais d’un seul côté. Une seule fois, en partie gauche en bas, des traits verts enrichis d’un trait noir en leur milieu se « parlent » mais jamais en se touchant. Entre eux, sur un fond orange, des traits jaunes pales  arrivent à trouver leur place. Pour les couleurs, citons ex aequo, le rouge, le jaune, le vert et le noir, le rose n’arrivant que loin derrière.

MOG, Collection F.Poulain, Portrait n°3, Cl. Elisabeth Poulain

MOG, Collection F.Poulain, Portrait n°3, Cl. Elisabeth Poulain

Voyons enfin pour terminer, le N°3. Cette fois-ci, il s’agit d’une toile et non plus d’un carton. Outre la complexité des lignes et des formes, il y a là encore une explosion de couleurs. C’est  une sorte de « portrait » plus grand par ses dimensions (40cm sur 40), avec un autre style de complexité, sans en être vraiment sûre. Disons, sans se tromper, que MOG a conservé des éléments des autres créations et choisi de mettre une nouvelle forme en valeur. Le brouillage en devient plus complexe.

MOG ne va pas cacher son nom au milieu à gauche en vertical (N°2) ou tout en bas à droite (N°1). Il a inscrit son nom toujours en majuscules en lettres plus claires argentées sur un fond bleu marine. Il figure dans une forme rectangulaire « à la mog », c’est-à-dire qu’aucun des côtés n’est parallèle à celui d’en face ; un seul des côté est parallèle au bord. Les trois autres s’amusent : celui du haut fait un décroché au milieu d’un bon centimètre vers le bord; le côté qui se trouve au milieu ne connait pas la ligne droite et penche en oblique vers le bord extérieur droit. Quant au quatrième côté, il  « s’envole en arrondi  descendant » vers le bord du tableau et là, il rencontre un bleu plus clair que ceux qui se trouvent déjà présents. Je vise plus particulièrement la pupille bleue d’un petit œil rond sur fond vert dans une forme étirée et arrondie pour la partie basse, couvert d’une forme identique sur le dessus mais rouge cette fois-ci. On va retrouver ce rouge dans quatre billes cerclées de noir en dessous, un autre bleu pour faire ressortir le vert du fond d’œil. Ce vert acide clair va être très présent dans la partie haute du tableau.

L’autre  œil, celui de gauche, est à la fois plus franc et pas forcément simple, ou "simple à la façon de Mog". Une grosse pupille rouge ressort dans un fond d’œil orange, enrichi de deux formes en croissant d’un orange plus foncé. Le haut d’un bordé de quatre triangles rouges bordés de noir sur fond …vert avec une ligne arrondie bleu marine avec en plus de l’orange foncée. Le vert du bas de l’œil est doté également de cette teinte verte rafraîchissante, avec en plus un trait arrondi d’un vert moyen plus doux.

Arrive maintenant une forme nouvelle qui se décline par deux fois. On dirait un pied doté d’une forme arrondie sur le dessus et itou pour le talon. C’est d’ailleurs le même rouge qui est utilisé toujours d’une façon diluée d’ailleurs. Cette forme de  drôle de pied va être reprise pour toute la partie basse du tableau. Avec une succession de couleurs étonnante : rouge entouré de vert clair, avec un vert plus foncé, allant jusqu’au noir, qui ressortent sur un fond jeune d’or orange, le tout étant enserré d’une ligne bleu noire.

En dessous arrive une grosse galoche, aux allures d’un grand sabot qui occupe toute la partie basse du tableau, avec ces quatre points verts, en dessous ces rectangles de couleur orange sur un fond composite qui mêle du bleu éteint, du vert foncé et tout autour du rose fuchsia, du bleu teinté de violet. Et comme il restait  de la place à droite, MOG a placé une sorte de rectangle bleue entourée de lignes rouge-rose et orange. A gauche, on retrouve un thème cher à l’artiste, quand il a un creux, les triangles bleus entourés de rose et de noir dans une bande orange, qui garde des espaces blancs. C’est la première fois dans cette série de trois, que nous apercevons du blanc…

Et je ne peux pas vous en dire plus, que les trois œuvres que j’ai sous les yeux… A part la date de l'achat du N°2, je ne sais rien du peintre ni de ses motivations, rien...Je tiens, pour finir, à remercier la personne qui m'a prêté ces peintures, qui lui appartiennent,  le temps de faire ce billet! 

 

 

MOG, Collection F.Poulain, Portraits n°1, 2 & 3, Cl. Elisabeth PoulainMOG, Collection F.Poulain, Portraits n°1, 2 & 3, Cl. Elisabeth PoulainMOG, Collection F.Poulain, Portraits n°1, 2 & 3, Cl. Elisabeth Poulain

MOG, Collection F.Poulain, Portraits n°1, 2 & 3, Cl. Elisabeth Poulain

Pour suivre le chemin

. Voir pour les « Accros des Acronymes » https://www.druide.com/fr/enquetes/pour-les-cingl%C3%A9s-des-sigles-et-les-accros-des-acronymes

. Pour la lettre « O » (garçon)  https://www.devenirgrand.com/prenoms-garcon-la-lettre-o/       

. Pour la lettre « M » (fille) http://www.magicmaman.com/prenom/recherche/sexe=2-commencantpar=15#?sexe=2&commencantpar=7&frai

. Pour le « Zigoto », se référer à  http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/zigoto/83123

. Pour « la tronche », reportez-vous à  https://fr.wiktionary.org/wiki/tronche qui vous précise que « ce mot féminin n'a pas de masculin correspondant et il peut désigner des hommes ». J’en suis restée « baba » et j’ai éclaté de rire à la lecture que ce terme de « tronche… PEUT s’appliquer aux hommes ». Ce qui a pour conséquence, selon wikipedia, qu’on en parle surtout pour les femmes. Je n’y aurais jamais pensé ! C’est du « pur machisme ». Il est vrai aussi que le terme de tronche est facile à écrire entre guillemets et pas évident à utiliser verbalement. Le ou la destinataire de ce message doit faire une sacrée tête, en réaction. Ce n’est pas vraiment un compliment !

. Quant à « bizarre… », retrouvez  la vraie citation de Louis Jouvet (1887-1951)« Moi, j'ai dit bizarre, comme c'est bizarre ! » sur http://www.alalettre.com/actualite-jouvet-bizarre.php

. Clichés Elisabeth Poulain d’après les œuvres que j’ai sous les yeux.     

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Les Hts Fourneaux du Creusot, Georges Scott, L’Illustration 1910.07.07

29 Janvier 2018, 16:36pm

Publié par Elisabeth Poulain

"Les Hauts Fourneaux dans la nuit", Georges Scott, L'Illustration 1910-07-30, Cliché Elisabeth Poulain "Les Hauts Fourneaux dans la nuit", Georges Scott, L'Illustration 1910-07-30, Cliché Elisabeth Poulain

"Les Hauts Fourneaux dans la nuit", Georges Scott, L'Illustration 1910-07-30, Cliché Elisabeth Poulain

C’est évidemment dans L’Illustration en date du 7 juillet 1930 que vous pouvez avoir la chance de pouvoir admirer ces dessins d’une telle puissance. Georges  Scott a été un homme « pluriel » qui fut en même temps peintre, illustrateur en particulier pour l’Illustration et correspondant de guerre toujours pour..L’Illustration.. Visiblement il ne se posait aucune limite et cherchait à ne pas se laisser enfermer dans un genre, dans un style, une technique…

S’intéresser aux Hauts Fourneaux, au point de venir les dessiner la nuit dans un format double page de l’Illustration, dans des dimensions – 47,5 cm de hauteur et 31,5 cm de largeur - qui en elles-mêmes donnent encore plus de force à cette coulée de fonte auquel l’artiste eut la permission d’assister suffisamment de loin pour ne prendre aucun risque. Il l’intitula « Les Hauts Fourneaux dans la nuit » de façon à offrir le plus grand contraste entre la puissance du dessin, les chocs de structures entre les lignes verticales des Hauts Fourneaux et les horizontales qui jouent des contrastes de la matière en fusion qu’on imagine grâce à ces jeux de couleurs impressionnants :

"Les Hauts Fourneaux dans la nuit", Georges Scott, L'Illustration 1910-07-30, Cl Elisabeth Poulain

"Les Hauts Fourneaux dans la nuit", Georges Scott, L'Illustration 1910-07-30, Cl Elisabeth Poulain

- entre le gris noir avec une pointe de violet pour le ciel de la nuit coupé de fumée noire crachée par les cheminées;

 - en dessous la séquence rose foncé nimbé de fumée à la couleur indistincte, qui habille les différents hauts fourneaux de nuances singulières, propres à chacun, comme enrobés dans une nuée étrange. Dans cette atmosphère bizarre, qui rend la nuit encore plus irréelle, il ne m’est pas possible de vous donner une description exacte de la nature même de cette obscurité composite et complexe, difficile à définir par des mots ;  

- à travers ces couleurs, on distingue certains des hauts fourneaux, ceux qui sont le plus en avant, car il y a des plans différents qui s’enfoncent en profondeur. Tous ne crachent pas de la fumée noire dans cette partie haute. Par contre ils contribuent tous à créer cette ambiance très spéciale, très étrange. Avec en plus un jeu de ligne de crête en V inversé du haut de chacune de ces cheminées, sachant que chaque surface haute est occupée par des « tubulures » noires dont je serai bien incapable de vous préciser les dénominations, les formes exactes et les fonctions.

"Les Hauts Fourneaux dans la nuit", Georges Scott, L'Illustration 1910-07-30, Cl. Elisabeth Poulain

"Les Hauts Fourneaux dans la nuit", Georges Scott, L'Illustration 1910-07-30, Cl. Elisabeth Poulain

On en arrive à la seconde moitié » de la composition, qui se situe exactement en dessous de la pliure de ce n° de l’Illustration, la page elle-même faisant 60c m de haut sur 40,8 de large. C’est là que se trouve en partie gauche le « cœur de  feu », une dénomination impropre dans la mesure où on ne voit qu’une nuée de vapeur de couleur blanche, teintée d’orange, de rose, d’une forme  insaisissable, légère comme l’air, qui s’effiloche au fur et à mesure de son éloignement d’avec sa « source » qui se trouve dans le quart inférieur gauche.

Le regard se pose ensuite sur l’avant-scène qui forme un V irrégulier plus prononcé. C’est là  que se trouve la vie humaine représentée par des silhouettes noires d’ouvrier avec des larges chapeaux, des capes avec des manches. On en voit un marcher vers la gauche la tête penchée comme fatigué, la silhouette de celui  qui manie la grue au milieu en bas de la composition et le dernier à droite près d’un réverbère qui parait incongru à cette  place. C’est l’endroit le plus intéressant car on y voit une grue inclinée vers la gauche qui se détache en noir sur la nuée provoquée par la coulée  de fonte plongée dans la cuve de refroidissement.       

 

L'Illustration, logo, Cl. Elisabeth Poulain

L'Illustration, logo, Cl. Elisabeth Poulain

Pour suivre le chemin

. Découvrir la vie de Georges Scott (1873-1943), appelé aussi Scott de Plagnol ou Georges Bertin Scott de Plagnol,  de son vrai nom,  qui travailla beaucoup pour l’Illustration en particulier pendant cette première guerre mondiale. Il fut peintre, dessinateur, reporter…correspondant de guerre. Toute sa vie, il  fit preuve de sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans un style, un genre, des thèmes… à voir tout particulièrement sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Scott

. Pour L’Illustration, voir https://www.lillustration.com/S_a148.html

. Quant au dessin, consulter L’Illustration, Journal Universel, hebdomadaire, n° 3518, 68è année, 30 juillet 1910, en pages 72 et 73

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Peinture > L’arbre dans la vigne en début d’automne en Sancerrois

19 Janvier 2018, 12:02pm

Publié par Elisabeth Poulain

*L'arbre dans le vignoble du Sancerrois, Dessin & couleurs signés France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

*L'arbre dans le vignoble du Sancerrois, Dessin & couleurs signés France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

C’est une « encre », me semble-t-il, tant la lumière des couleurs jaillit de cette création qui date maintenant du début du IIIe millénaire. C’est à mes yeux une véritable pépite visuelle qui éclate de vitalité, avec pour composantes, en dehors des couleurs et des lignes, les arbres et surtout celui qui règne en majesté au premier plan avec la vigne qui se déploie par derrière lui à l’automne. Ce paysage a un tel pouvoir d’attraction que ceux, qui l’aperçoivent, s’approchent pour mieux voir, comme pour entrer  dans le cadre.  

L’automne est le moment de l’année où la flamboyance du Sancerrois est telle qu’elle nous éblouit, d’autant plus que nous savons que, peu de temps après, le froid et la pluie associés au vent vont stopper toute cette polyphonie visuelle stratifiée au point que l’on peut compter le nombre de bandes de couleurs qui semblent partir à l’abordage de la colline.  Le nôtre  commence, non pas dans le sens montant dans le fond, de gauche vers la droite, mais de façon inversée à droite du tronc de l’arbre sortant de terre, en bas du milieu du premier plan,  vers le milieu haut du fond, légèrement vers la droite.  

L'arbre dans le vignoble du Sancerrois, Dessin & couleurs signés France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

L'arbre dans le vignoble du Sancerrois, Dessin & couleurs signés France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

Au premier abord, les poteaux de bois nous indiquent le sens de ces bandes paysagères de fonctionnalités et de couleurs différenciées. Ce sont eux qui portent les fils de fer sur lesquels se développent les vignes qui portent les grappes de raisin. 

Une question se pose alors : pourquoi ne pas avoir donné leur couleur aux feuilles de ce petit arbre que l’on voit au premier plan avec son tronc en brun clair grisé et l’indication sur sa partie gauche des détails de son écorce  pour figurer l’ombre ? La seule réponse qui me vient à l’esprit est qu’il y a déjà tellement de couleurs que l’artiste a  choisi de valoriser la structure à la fois verticale d’un tronc à la circonférence déjà  importante et pas trop haute pour mettre en valeur le feuillage dont curieusement les feuilles n’ont pas été colorées pour permettre au regard de traverser le site en profondeur.

Voici maintenant les lignes qui composent une petite quinzaine de bandes plus ou moins complètes, une façon de dire qu’elles vont entièrement du côté gauche vers la droite. Il est difficile d’être beaucoup plus précise dans la partie montante du coteau, derrière l’arbre.  

Les couleurs. C’est le vert ou plutôt deux verts qui  commencent la déclinaison. En bas, une bande est composée de deux verts, avec un vert jaune acide vers le bas et plus turquoise vers la vigne, au point de se poursuivre sous les premiers plants de vigne. Puis arrive un composite multiple avec beaucoup de vert-jaune-assombri à gauche de l’arbre, avec cinq plants de vigne en Ier plan puis vers la droite des touffes vertes, qui absorbent du jaune, puis viennent trois autres qui passent du vert orangé à du franc orange rouge pour terminer par trois plants verts foncés qui forment une courbe. C’est là que commence la série de courbes très resserrées en quatre rangs : vert clair avec des poteaux, noir, jaune foncé puis orange. A partir de cet endroit commence une autre nature faite de bandes plus larges et plus longues puisqu’elles donnent l’impression de traverser le vallon, avant de partir à l’abordage de la montée du vallon.

Un groupe de deux arbres à droite et à gauche structure l’espace, où la vigne n’a pas sa place, avant de la reprendre, semble-t-il dans la partie montante dans le fond de la composition. Et les rangées de vigne reprennent dans le sens de la pente…

L'arbre dans le vignoble du Sancerrois, Dessin sépia signé France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

L'arbre dans le vignoble du Sancerrois, Dessin sépia signé France Poulain, Cl. Elisabeth Poulain

Pour suivre le chemin

. Cette scène de vignoble est l’œuvre de France Poulain, qu’elle a réalisée à la suite d’un voyage de découverte du vignoble ligérien que nous avons fait ensemble en 2003. Nous avons pris un nombre impressionnant de clichés , dont seuls quelques-uns ont été gardés pour les transformer en dessin afin d’illustrer chacun des 75 portraits de Dames de la Vigne et du Vin parue aux Editions Cheminements en 2004, sous le titre « Le Vin aussi est affaire de Femmes ». Cet arbre, qui est le véritable héros de ce paysage du Sancerrois, est aussi l’icône associée à Hélène Dubois-Aubin, historienne d’art spécialisée en mythologie des plantes, peintre, dessinnateur et illustrateur…

. Cliché Elisabeth Poulain, l'* du libellé du Ier dessin signifie que le cliché est tronqué. Le dernier dessin couleur sepia est issu de ma recherche parue dans le livre cité, Cheminements éditeur

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Des fleurs brodées sur des carrés de tissus ajouré d’une finesse … !

29 Décembre 2017, 19:05pm

Publié par Elisabeth Poulain

Pochette n°1 de tissus brodé avec des fleurs d'une finesse extrême, Cl. Elisabeth PoulainPochette n°1 de tissus brodé avec des fleurs d'une finesse extrême, Cl. Elisabeth Poulain

Pochette n°1 de tissus brodé avec des fleurs d'une finesse extrême, Cl. Elisabeth Poulain

Ce sont deux « pépites » que je viens de retrouver dans un grenier, sagement rangées au fond d’un carton, sans indication aucune sur l’extérieur ou à l’intérieur.  Tous les tissus sont heureusement en bon état. Et c’est vraiment une chance, depuis le temps : il n’y a aucune tâche de moisissure. Comme souvent, dans ces cas-là, on trouve dans ces vieux cartons des éléments divers et variés. On a parfois aussi de très bonnes surprises. C’est ce qui s’est passé avec ces deux petites pièces de tissus de coton dont l’usage m’échappe. La seule certitude est qu’elles ont dues être brodées par des femmes pour des femmes.

Elles ne peuvent pas avoir été faites pour se moucher. Faire semblant, oui. Enlever une petite goutte de sueur l’été, oui, on peut l’imaginer.  Mais pas de voir des dames placer des pochettes de la poche de gauche de leur tailleur comme il en allait pour les hommes avec leur costume. Elles témoignent par contre d’un statut social de haut niveau, qu’on imagine bien dans un réticule, une aumônière… que l’on tient à la main ou au poignet…Mais commençons par le commencement.

Les dimensions du plus petit carré et son poids. C’est un quasi-carré qui mesure 22 sur 21,5 cm et pèse ses quelques 3 grammes ! La petite balance électronique a refusé de donner d’emblée un si faible résultat. Il a donc fallu recourir aux grands moyens et d’abord  poser une jolie pierre pour faire la différence entre la pierre seule et la pierre par-dessus laquelle j’ai placé ce petit carré de tissus. Le coton est si fin que l’on voit la main en transparence quand on l’approche d’une lampe. Il semble si fragile que j’ai préféré ne pas le laver ni même vraiment le repasser, juste donner un petit coup de fer pour qu’il retrouve sa forme de quadrilatère Certes il est un peu jauni, on voit les plis, mais tant pis.   

Les fleurs. Je vais commencer par « le coin aux fleurs », en bas à droite. On se croirait dans un jardin, il s’agit de cette petite pièce de tissu de coton si fin, que mon esprit n’arrive pas à imaginer des doigts de femme broder de si petites fleurs dans un tissus si fragile. Faisons d’abord l’inventaire en fonction de leurs nombre de pétales, de petites feuilles et  de leur emplacement.  Disons pour schématiser qu’il s’agit de pâquerettes d’un centimètre environ,

  • celle du bas, la plus éloignée de l’angle compte dix pétales avec trois  double feuillage pour bien caler la fleur d’en bas, vers le centre,
  • pour l’équilibrer, de chaque côté, vers l’angle, les pâquerettes comptent neuf pétales, avec un seul double feuillage, à droite pour la fleur de droite, à  gauche pour la fleur de gauche.

Ces trois pâquerettes en triangle se prolongent en étant équilibrées par trois paquettes à quatre pétales placées à des endroits stratégiques vers l’extérieur cette fois-ci. Il y a d’abord la pâquerette de l’angle qui porte  deux tiges latérales d’un bon centimètre muni de deux petites feuilles de chaque côté. Ensuite on retrouve ces petites fleurs à quatre pétales et deux feuilles de chaque  côté de l’angle, à environ quatre cm et demie du cœur de la fleur d’angle.

Il est temps maintenant de vous parler de la structure puis ensuite de la bordure de ce quasi-carré. Cela revient à vous parler de ces « jours » qui se terminent sur l’extérieur par des festons. Pour suivre notre logique « fleur et feuillage », il va  falloir voir la différence entre la bordure « normale »  qui termine les 6/8  de ce carré, qui a gardé ses pliures. Chaque quart de ce presque carré, à l’exception du « quart aux fleurs sur deux demi-côtés»  devant moi à droite, est bordé d’un double rang de jours, le rang « extérieur » étant lui-même « protégé » par un rang de festons incroyablement serrés.  L’angle à 90° est source d’un mini-quadrilatère qui, à 20cm, de haut semble former une étoile.

Comme si  cette complexité et cette délicatesse ne suffisaient pas à prouver la maîtrise de la brodeuse, « le coin aux paquettes » fait l’objet d’un double travail d’ornementation extérieure  et de structuration intérieure pour mettre les fleurs en valeur. Au bord de ce tissu si fin, le bord n’est plus linéaire mais peut faire l’objet sur quelques centimètres de deux bordures de jours supplémentaires, un sur l’extérieur sur deux à trois  centimètres, pour finir en pointe.

A cette modification par des jours supplémentaires par l’extérieur à trois endroits pointe incluseet comme si la structuration et/ou la complexité  ne suffisaient pas, des rangs partiels supplémentaires ont été disposés à l’intérieur, en arrière des rangs supplémentaires extérieurs. C’est dans ces interstices que les petites fleurs à quatre pétales ont été insérées. J’ai compté douze rangs de jours de chaque côté à l’endroit le plus dense. Et c’est alors qu’arrive le moment magique où vous allez voir de douze « étoiles », provoquées par la rencontre entre deux rangs de jours perpendiculaires et qui sont enfermées dans un carré de 0,9 cm environ.

Pour en terminer avec l’analyse de cet incroyable maîtrise d’un travail de broderie, il ne me manque qu’une seule chose dont je dois vous parler dans cette analyse d’un travail de broderie, ce sont les rangées de points disposées par six, comme pour occuper l’espace entre les deux petites séries de deux rangées de jours vers l’extérieur auxquelles répond la rencontre entre les six points horizontaux et les six verticaux.

Pochette n°2 de tissus brodé avec des fleurs d'une finesse extrême, Cl. Elisabeth PoulainPochette n°2 de tissus brodé avec des fleurs d'une finesse extrême, Cl. Elisabeth Poulain

Pochette n°2 de tissus brodé avec des fleurs d'une finesse extrême, Cl. Elisabeth Poulain

Le plus grand carré brodé mesure 29,5cm de côté. Il est moins surprenant que celui dont je viens de vous parler en long, en large et surtout pas en travers, pour ne pas rendre le texte incompréhensible. Ici, ce sont les quatre roses disposées vers l’intérieur qui attirent l’attention : chacune dans son coin,  avec sa feuille trilobée placée dans le coin vers l’extérieur.

Les lignes qui soulignent l’entre-deux coins, sont … encore des jours, plus grands que ceux que je viens de mentionner et plus simples.  Ils sont placés en ligne, parallèlement à la bordure, avec « forcément » de la part de la brodeuse une recherche de complexité : la ligne parallèle à la bordure, par exemple, s’arrête à la hauteur de la toute petite fleur qui jaillit de l’entre-deux pétales de la grosse fleur et fait un coude à angle droit pour se rapprocher de l’ourlet, puis à nouveau à droite  pour s’arrêter net. Et cela à moins d’un centimètre plus loin. Une petite barre perpendiculaire de 2,2 cm environ est tracée depuis l’ourlet, pour s’arrêter à 0,7 cm d’un bouton de rose en train de s’ouvrir. Ce motif va se répéter quatre fois, puisqu’il y a quatre angles avec une fleur et une feuille  à chaque fois.

Il y a ainsi quatre roses tournées vers le centre, qui se prolongent par trois petites tiges très fines, faites de tous petits jours courbes d’où jaillissent trois très petites feuilles, identiques à celles que nous avons déjà pu admirer sur l’autre modèle. Par contre le travail touchant aux fleurs elles-mêmes est complètement différent puisque ce sont les fleurs elles-mêmes qui sont les stars de la composition. Elles sont orientées vers le centre et leur poids est équilibré par la présence vers l’extérieur de deux feuilles qui s’épanouissent en trois pointes, pour une question d’équilibre. L’intérieur de composition, aussi bien des fleurs que des feuilles, est composé de petits carrés tracés en très petits points dans un fil d’une finesse extrême.  

En  quelle année ce travail de broderie a-t-il pu être fait, en combien de temps, quel usage en faisait-on...? Autant de question qui resteront sans réponse...  

 

Pour suivre le chemin

. Pochettes pour homme, à voir dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Pochette_de_costume

. Clichés Elisabeth Poulain       

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