Trois photos-papiers étranges d’avril 1997 – Trois univers différents
Comme tout un chacun, j’aime bien changer de thèmes et de façons de voir le monde, surtout quand il s’y ajoute de grandes différences thématiques et d’appartenance d’univers. C’est le cas pour ces clichés en couleur, qui évoquent chacun un thème différent, que l’on pourrait résumer par ces trois mots que sont avant-hier, en 1997 et demain avec les nouvelles tendances techniques de la fin du XXe siècle. Mes deux seules certitudes sont que c’est moi qui les ai prises et que ces clichés ont été « développés » en avril 1987, comme il est marqué au verso.
La photo n°1. Elle évoque l’intérieur d’une église romane en cours de restauration restaurée avec du béton. On voit clairement au milieu de la vue, dans « l’oculus » ouvert dans la paroi une tige en fer en bas en premier plan, puis à l’intérieur un grand poteau « béton » avec à nouveau un autre « œil » sur le côté droit et sur le côté gauche, une forme haute arrondie qui s’accroche sur la gauche à un autre poteau d’un format plus étroit.
J’ai dû faire cette photo « à l’arrache », en marchant, pour aller vite. On le voit au fait que tout est penché vers la gauche et à la « découverte » d’une « bulle rose » en bas à droite, qui vraisemblablement provient d’une « gouttelette de buée » dans l’appareil.
Photo n°2 Le haut des immeubles au soleil couchant
La photo n°2. Elle est franchement bizarre. Nous sommes dehors, sans rien pour brouiller la vue et ce que « voit » l’appareil photo est curieux, sans rien pour pouvoir indiquer ou suggérer une « localisation ». Elle montre une série d’immeubles hauts qui datent de la fin du siècle précédent. On y voit trois parties horizontales franches qui ont chacune leur typicité. Commençons cette fois-ci par le bas.
On devine une série de cinq immeubles à pans inclinés en guise de toit qui sont les seuls à recevoir le soleil du soir ; c’est du moins ce que j’imagine. Ils sont décalés à chaque fois d’un cran, sinon on ne verrait pas la « façade » arrière aussi sombre. On discerne, avec une loupe, le haut d’une fenêtre sans volet sur chacune des façades latérales, à la hauteur du bas de la photo.
La seconde séquence bénéficie du soleil à son coucher, de façon différenciée, en raison vraisemblablement de sa position tout à droite au-dessus du toit incliné qui ressort de façon plus haute à droite qu’à gauche. Deux de ces avancées comportent une sorte de « tâche » bizarre ; la première à droite est plutôt bizarre. Même avec une loupe, on dirait qu’il y a un « trou dans le mur avec des bavures », mystère ! Par contre dans le troisième bâtiment, on voit clairement le haut d’une fenêtre sans volet.
La partie de la photo - la plus intéressante du fait de sa complexité - est finalement le ciel qui occupe tout le reste de l’espace. On peut le voir de plusieurs façons. C’est le halo du soleil qui va nous guider en partie. Il est situé tout à droite au-dessus de l’immeuble le plus visible à droite. Plusieurs lignes semblent s’en dégager à l’horizontale ; en allant du bas vers le haut, elles déterminent des bandes : une foncée qui touche la pointe de l’immeuble du bas, une très claire au niveau du soleil, avec deux autres au-dessus dont la dernière, s’évanouit vers la gauche en formant une courbe légère.
Si je guide mon regard maintenant verticalement, en partant de la droite vers la gauche je vois trois séquences plus ou moins distinctes. La première est celle du soleil, en me basant sur le premier et le plus grand des toits, la troisième inclut presque complètement le troisième toit , avec évidemment les deux derniers et entre ces deux séquences, il en reste une petite au milieu ! Je vous fais grâce des irisations que l’on voit à peine en sens contraire à celui des toits.
Et voilà maintenant, la photo énigmatique par excellence. Elle est d’une technicité qui échappe à toutes mes connaissances. C’est une autre personne qui l’a prise, j’en suis certaine. Ce pourrait être un technicien à qui j’avais demandé de prendre ce cliché de l’intérieur….. ! L’endroit pourrait bien être un studio de télévision dans la Vallée de la Loire, mais sans plus de précision.
Pour une fois, le regard va se porter vers le mur beige qui reflète des fenêtres qui sont en arrière, ouvertes sur la lumière de la rue et pas dans cette partie du studio. Que voit-on-d’autre en arrière de cette curieuse boule blanche munie de grandes et fines tiges qui doivent être des antennes ? Elle est attachée à un double câble rouge qui passe en arrière de ce qui ressemble à une grande épingle de nourrice. Devant, en bas du cliché, on dirait qu’il y a un pupitre, avec en arrière on voit ce qui ressemblerait à un grand pichet posé à l’envers…Je suis sûre que je vais faire hurler les connaisseurs…
Alors je vais passer à ce qu’il y a derrière la vitre. Je vois un grand canapé de cuir couleur beige ocre clair, une porte sur ce mur juste avant l’angle, un chapeau accroché très haut…Et laissant mon regard tourner, je vois cette curieuse forme blanche avec une forme orange posée sur le dessus et en arrière ce qui ressemblerait à un canard jaune sur ses deux pattes…Et d’avance, je demande l’indulgence des connaisseurs… !
Pour suivre le chemin
. L’église romane en cours de restauration porte le n°4 du tirage d’avril 97
. Les immeubles à pans coupés ont le n° 15 de la même date de tirage
. Et le studio est doté du n°2…
Quant aux autres photos, j’ignore totalement où elles sont passées…
Clichés d’hier et d’aujourd’hui d’Elisabeth Poulain