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Le Blog d'Elisabeth Poulain

Deux portraits: celle d'une Dame pour un Homme & l'inverse

4 Juin 2019, 15:43pm

Publié par Elisabeth Poulain

"L'Homme au béret ", Pastel sur papier, réalisation de Marie-Thérèse Goulet, Cliché E.P.

"L'Homme au béret ", Pastel sur papier, réalisation de Marie-Thérèse Goulet, Cliché E.P.

. Je vais commencer par la Dame, non pas par préséance, mais par l’antériorité de la date de l’exposition. Sa peinture a été en effet présentée au Centre des Expositions, à l’Espace Carnot à Châtelaillon – qui ne s’appelait pas encore Châtellailon-Plage - du samedi 1er au 16 avril 2000.

Marie-Thérèze Goulet - MTG -  a choisi de faire le portrait d’un « Homme au béret » sur le dessus d’une carte postale double de 21 cm de long sur 15 cm de haut. Son pastel sur papier, qui occupe le recto de cette carte double, mesure 9,6cm sur 14 de haut.

« L’Homme au béret » décline d’abord la couleur bleue en six nuances essentiellement. Pour donner vie et force à ce jeu de bleus, c’est d’abord le jaune qui attire l’attention de l’œil, le béret offre la plus grande surface de cette couleur tonique et qui réveille en haut de la composition. Il semble ceint d’une bande bleu moyen qui permet de tenir sur le haut de la tête. Deux éléments attirent le regard : a petite pointe en haut du béret d’un bleu claire entouré d’une petite jaune- vert et plus bas à droite une tige oblique s’échappe du côté gauche vers le haut, avec au bout, une sorte de cuillère plate, qui s’appelle « la face ».  

"L'Homme au béret ", Pastel sur papier, réalisation de Marie-Thérèse Goulet, 2000, Cliché E.P.

"L'Homme au béret ", Pastel sur papier, réalisation de Marie-Thérèse Goulet, 2000, Cliché E.P.

Son visage proprement dit ressemble pour partie à un ballon de rugby dissymétrique. Son côté gauche – en le regardant-  est un gris-bleu bordé d’un tracé jaune extérieur qui donne un peu de relief à son aspect plat. Quant au côté droit, il est plus grand que celui de gauche, plus clair et composé de plusieurs teintes.  On dirait que  MTG a superposé  des teintes de blanc pour atténuer la couleur bleue, puis fait de même avec un rose très pâle, avec encore ce tracé jaune qui ressort essentiellement en partie haute. Le nez pointu est inclus dans cette palette chromatique plurielle : il est d’un blanc très légèrement rosé  dont la forme pointue ressort sur la partie bleuté.

Le bas du visage est d’autant plus compliqué que le haut est relativement simple. La bouche n’existe tout simplement pas. Seules les commissures des lèvres sont signalées par un petit carré bleu entouré d’un jaune un peu vert. De là partent deux pointes triangulaires de couleur brique et une grise à droite adossée à la pointe rouge brique du milieu. Un ovale forme jaune de la même teinte qu’en haut forme le menton, avec en dessous un collier bleu d’une densité intermédiaire entre le bleu du fond légèrement plus foncé  qu’en haut et celui du bandeau marque la différence avec le socle gris qui ressort ses cinq pointes brunes, avec toujours  ce liseré de rose.

Il reste à citer l’espèce de socle sur laquelle repose cette tête, avec une bande  bleue un peu plus foncé que de la bande des yeux, du gris par en dessous avec  cinq triangles d’un brun mêlé d’une touche de gris et le tracé de rose qui ressort du dessous. Et le tout fait un bonhomme étrange, non pas vraiment à cause de ses couleurs, mais en raison de son absence de pupilles.  Il vous regarde et ne  vous voit pas.                

"La femme aux deux petits", une peinture de Jean-Philippe Durand, 2006, Cliché E.P.

"La femme aux deux petits", une peinture de Jean-Philippe Durand, 2006, Cliché E.P.

Voici maintenant le portrait curieux d’une Femme réalisé cinq ans plus tard par l’Homme, à savoir Jean-Philippe Durand, vraisemblablement le plus connu des membres de l’association du Village d’Artistes de Rablay-sur-Layon en Maine et Loire. Ce tableau a été  présenté du 13 mai jusqu’au 25 juin 2006 au Village d’Artistes. L’impression ressentie est réellement très étrange du  fait que vous pouvez regarder cette œuvre de deux façons, avec la maman en haut qui regarde ses deux petits la tête inversée comme s’ils ne voulaient que la voir « elle » et pas le vaste monde. Pour mieux saisir ce trouble, il suffit d’inverser le cliché et cette fois-ci le changement est étonnant. La petite tête de gauche porte à droite un œil rond complètement noir et l’autre est un « écran rectangulaire de télévision » blanc et rose à l’intérieur et noir dans le rectangle. Et l’impression ressentie est  que les « petits » vont bien : celui de gauche donne même l’impression qu’il sourit…  

"La femme aux deux petits", une peinture de Jean-Philippe Durand, 2006, Cliché E.P.

"La femme aux deux petits", une peinture de Jean-Philippe Durand, 2006, Cliché E.P.

La première remarque porte sur l’équilibre  de deux couleurs, le rose pour le fond du tableau et le vert pour la grande personne avec des couleurs complémentaires telles que du jaune, du blanc, du noir et des mélanges. Son oreille droite – à la vue de la personne qui regarde –possède une curieuse forme verte à trois côtés, avec un grande trou noir. Des traits verticaux jaunes semblent venir du haut tandis que les quatre blancs sont plus structurés en partant du bas. Quant à l’oreille à gauche, elle ne peut guère prendre la dénomination d’ «oreille». La teinte de fond est plurielle avec du vert jaune en haut et du rose au-dessus et en dessous de l’oeil . De cette oreille en forme  de « bouche noire » figure en parallèle « la vraie » plus bas sur le visage en partie gauche. Elle  porte un trait rouge épais  avec trois points blancs   et pour finir deux grandes taches roses, l’une au-dessus du coin extérieur  et l’autre en dessous, au bas du lobe, qui renforcent l’étrangeté de l’ensemble. Particularité de cette grande oreille informe, elle est dotée de deux grandes tâches roses, que l’on va retrouver au-dessus de l’œil de l’enfant de droite. Les trois tâches roses forment une diagonale qui renforce la structure par strates.      

On voit une femme qui a un curieux sourire oblique, avec ses lèvres rouges et le fond de sa bouche noire. Elle est représentée dans des tons pluriels. C’est le vert qui domine, blanc pour faire ressortir les yeux, avec du noir pour souligner dans de multiples nuances la pupille ainsi que du rouge autour de la bouche, sans oublier l’espèce de calotte rouge  et le fond qui est un rouge orange « enrichi » de traits noirs. En transition avec le bas de la carte postale (15cm de hauteur & 10,5 de largeur), le portrait ne mesurant que 11,5cm sur 9,7 cm, il convient de vous parler en partie gauche de la grande bouche noire cerclée de rouge et entourée de vert-vert en partie gauche et mélangée avec du blanc en partie droite, avant de faire tourner deux fois sur elle-même la carte postale.

"La femme aux deux petits", la peinture inversée de Jean-Philippe Durand, 2006, Cliché E.P.

"La femme aux deux petits", la peinture inversée de Jean-Philippe Durand, 2006, Cliché E.P.

Cette fois-ci, dans cette photo inversée montrant des petits dont celui de gauche  ressemble à un chat, le héros est à gauche : sa tête est structurée, alors que les traits ne sont qu’esquissés pour ceux de sa voisine à droite. Le chaton souriant à gauche  a une tête qui est bien formée, relativement ronde surtout dans son côté gauche. On voit distinctement son oreille gauche en forme de triangle, renforcée par une ligne noire qui marque l’arrondi de sa tête en partie extérieure, avec du rouge qui structure la transition avec le fond du tableau qui est orange. Cette ligne rouge « court » du bas du tableau  en s‘amenuisant au fur et à mesure de la montée du regard. Comme pour compenser, le chaton a un grand sourire rouge.

Les yeux maintenant du chaton le plus à gauche. Ils sont surprenant, celui de droite ressemble à un écran rectangulaire de télévision en fonctionnement, comme pour mieux souligner son importance, le fond est blanc et une forme rose se discerne sur le dessus. Quant à l’œil situé à sa gauche, c’est une bille noire entouré d’un cercle blanc.

Au final, mon impression concernant cette création complexe de Jean-Philippe Durand porte sur l’harmonie des couleurs entre ces rose-rouge, voir violet, ces verts turquoise clair, plus foncés, ces jaunes qui sont aussi présents...Une formidable créativité!

Pour suivre le chemin

. Pastel sur papier réalisé par Marie-Thérèze Goulet, Atelier peinture  dans le cadre d’un accompagnement extra-professionnel, présenté lors d’une exposition qui s’est  tenue du 2 au 16 avril 2000, à l’Espace Carnot au Centre des Expositions au CAT.   

. Découvrir la riche histoire de la ville de Châtelaillon qui ne s’appelait pas encore Châtelaillon-Plage  sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2telaillon-Plage CCH

. Le CAT Arc-en-ciel, qui a pris dorénavant la dénomination d’ESAT, est toujours situé au 9 rue de Tours, 49302 Cholet.  

. Voir l’histoire du béret sur https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Guillaume_Cornelis_%22Corneille%22_van_Beverloo_(1995).png

. Sur la canne de golf, retrouver le vocabulaire sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Vocabulaire_du_golf

                                                              *

. Jean-Philippe Durand, à retrouver sur http://arcenciel-artotheque.fr/v1/artiste/durand-jean-philippe/              

. Rablay sur Layon, à voir sur  https://fr.wikipedia.org/wiki/Rablay-sur-Layon

. Le Village d’Artistes d’aujourd’hui est à découvrir sur http://villagedartistes.canalblog.com/ et sur  https://www.rablaysurlayon.com/la-galerie/

                                                            **

.Et pour finir, les clichés de ces créations sont d’Elisabeth Poulain ! 

 

 

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