2 tableaux ovales de fleurs & 1 petit pilulier ovale & fleuri aussi
Ce n’est peut-être que le fruit du hasard, mais je ne le pense pas, comme si les fleurs étaient mieux mis en valeur dans une forme douce à l’œil, sans angle droit, avec «naturellement» un vase arrondi. La seule ligne droite, dans les deux tableaux, étant le meuble sur lequel est posé le vase ; pour le pilulier, la question ne se pose pas puisque lui-même est placé sur un meuble, un guéridon…à portée de la main.
Le premier tableau peint sur toile est entouré d’un cadre doré à plusieurs rainures qui se semblent se croiser aussi bien en haut et en bas qu’à droite et à gauche. C’est le plus ancien et le seul qui porte une signature lisible. Mais parlons d’abord des fleurs du vase.
On distingue clairement les deux catégories de fleur, les sept anémones dont six sont serrées dans le vase et une tombée sur le meuble et les trois brins de mimosas. L’intéressant est la composition de l’ensemble, en partant du vase vert qui a une forme qui met le bouquet en valeur. Il s’agit pour l’artiste-peintre – une dame qui est peintre - de donner de la profondeur et de la rondeur à son bouquet contenu dans le vase qui reflète la lumière en haut sur le côté gauche et sur le mur.
Le regard, ayant déjà vu le haut de la commode sur laquelle est posé le vase, découvre alors qu’il y a aussi des fleurs stylisées très légères peintes sur le mur d’un grisé adouci d’une pointe de beige. C’est une façon très intelligente de donner de la profondeur en 3D à cette scène, somme toute banale.
Il est temps maintenant de passer aux lignes de couleur qui là aussi sont très « structurées ». Je vais commencer par la fleur blanche à droite sur la commode, que je joins par le regard à l’autre fleur blanche située toute à gauche. Celle-ci est elle-même au cœur d’un trio de couleurs claires, l’anémone « bleu éteint » et la « rose pâle » qui rejoint l’autre anémone rose qui se détache fortement du bouquet par sa longue tige. Puis vient ensuite la ligne courbe que forment l’anémone bleue dans le fond, la rouge dominante et une bleue à nouveau.
Il reste à citer les trois brins de mimosa jaune avec quelques feuilles fines vertes qui égaient l’ensemble. En conclusion, voici un tableau d’un vase de fleurs équilibrées, dans son « faux » désordre et qui n’a pas vieilli.
Photo n°2
L’autre tableau ovale « Collection Emmaüs » ne porte aucune information d’aucune sorte et la seule « origine » que je puisse lui attribuer est de l’avoir un jour trouvé dans un Centre Emmaüs. Cadre compris, ce tableau est légèrement plus petit que le précédent, tout en étant légèrement plus grand au niveau de la surface proprement dite.
Il est moins gracieux et « réfléchi » que le précédent. Chacune des fleurs occupe une place, sans vraie recherche de profondeur, à l’exception du côté droit, avec la fleur bleue et celle du dessous. Le peintre a également cherché une certaine dissymétrie. En effet une des raisons est qu’une des fleurs est tombée « côté pétale » sur le meuble. Quant au vase, en verre vert, il semble à peine tenir en équilibre.
Et il me reste à vous montrer un pilulier qui, par définition, est un contenant tout petit puisqu’il a été conçu pour contenir des « pilules » qui peuvent ne ressembler en rien à des médicaments. C’était le cas, il y a plusieurs décades, pour les gentes dames, qui plaçaient dans leur sac à main des pilules de menthe par exemple, pour toujours avoir l’haleine fraîche. Ses dimensions corroborent cette analyse : 3,5cm de long sur 2,8cm de largeur et 2cm de hauteur. En dessous, seule figure la mention «Italy », très légèrement imprimée dans le métal.
Deux « grandes fleurs » en émail ornent le dessus dans un ovale très travaillé, la rouge, qui est à droite semble s’ouvrir vers nous, l’autre, la bleue avec du blanc au bout des pétales, penche plutôt vers l’arrière ; suivent ensuite des petites formes blanches qui soulignent le cadre avec encore des feuilles en relief...
Pour suivre le chemin
. Les dimensions du premier tableau : en horizontal : 54cm cadre compris & 46cm à l’intérieur ; à la verticale : 37cm cc & 29,8cm à l’intérieur.
. Celles du second tableau : en vertical : 50 cm de haut cadre compris et 45,3cm à l’intérieur ; à l’horizontale et sans le cadre : 45,3 cm & 31,5 cm
. Pour finir une question de terminologie : comment appelle-t-on une femme-peintre ? D’un homme peintre, on dit qu’il est « peintre ». Une « peintresse », comme dans maître et maîtresse-femme, peut-être pas ! Là aussi, on est obligé d’ajouter « femme » ; le terme de « maîtresse » seule a une autre signification … ! Ce qui signifie qu’il n’y a pas réellement de nom. On parle alors d’une artiste-peintre ! Sur ce thème, lire la compilation intéressante de wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Femme_peintre
Quid d’une femme-peintre en bâtiment ? La réponse est dans la formulation de la question ! Voir http://jactiv.ouest-france.fr/job-formation/decouvrir-metier/justine-choisi-detre-peintre-batiment-71043
. Pour les « gentes dames », se référer à http://mamiehiou.over-blog.com/la-gent-les-gens-gentil-gentillesse-gente-dame-un-gentilhomme-un-gentleman-l-entregent-un-gentil-la-gentilit%C3%A9
. Clichés Elisabeth Poulain