"La ville industrielle", Le Creusot, vue par Pierre Trémaux, 1847
*LeCreusot vu du Nord-Pierre-Trémaux-aquarelle1847- partie centrale- copyrigh CUCM-doc.écomusée-repro.D.Busseuil
Il s’agit dans ce billet de vous parler de Pierre Trémaux (1818-1895), un architecte de formation, fasciné par la photographie en tant que mode d’expression de la différence de conceptions du monde. On en sait peu sur l’homme lui-même, ne serait-ce qu’au niveau de sa biographie. Il fut pourtant un Grand Voyageur au sens du XIXe siècle, c’est-à-dire un découvreur-explorateur en recherche de connaissances sur d’autres civilisations, pour comprendre le monde à un moment de grands changements. Photographe à la manière d’un ethnologue, il aimait saisir les monuments en Afrique, au Moyen-Orient…il avait à cœur aussi de faire des clichés de paysages de très grande douceur, d’une sensibilité très contemporaine, sans rien d’époustouflant ou de grandiose. Cet Orientaliste a beaucoup contribué à diffuser de nouvelles visions d’un Ailleurs proche, de l’autre côté de la Mer Méditerranée.
Son œuvre la plus connue est pourtant une de ses aquarelles faite en France qui a ensuite été lithographiée vraisemblablement pour assurer sa conservation. C’est la ville du Creusot qu’il a dessinée et peinte, sous le titre très précis suivant « Vue d’ensemble de la ville du Creusot avec au premier plan les bâtiments de l’ancienne fonderie royale ». Rien que le titre qu’il a donné à cette aquarelle montre la précision de l’architecte, l’homme de l’art, qui sait mettre en valeur les monuments dans une vision très urbaine, très actuelle aussi. La précision de l’architecte, celle d’un urbaniste - un terme récent qui n’existait pas alors - en utilisant le terme de « ville » qui est tout, sauf anodin.
Chacune des facettes imbriquées les unes dans les autres va s’exprimer dans cette aquarelle qui a toujours et encore une vigueur d’expression étonnante. Elle a la force de cohérence d’un travail d’architecte, la vision d’un urbaniste, les couleurs d’un site emblématique de la Révolution industrielle, la finesse d’un sociologue du milieu du XIXe et…l’intelligence de faire ressortir la légitimité de la terre déjà reconnue à son plus haut niveau. Et pourtant c’est la référence royale que cet homme-orchestre va faire apparaître très vite dans le titre, avec beaucoup de subtilité, ainsi que le terme de « ville » sur lequel on reviendra.
C’est pourtant la terre que Pierre Trémaux va faire parler, sachant que dans une réalisation architecturale, c’est le site qui commande, pas l’Homme, même si en même temps, chaque architecte a pour ambition de laisser son empreinte, en façonnant pas seulement un bâtiment ou plusieurs, associés dans un objectif fonctionnel. Il a éprouvé le besoin de citer nommément « l’ancienne fonderie royale » dans le titre, même si c’est à la fin, comme un besoin de valoriser le site pour valoriser tout autant le propriétaire de la fonderie, son employeur d’alors. Evoquer un roi en 1847 était une preuve, sans discussion possible, de la légitimité du site et ses aptitudes à pouvoir optimiser le fonctionnement de l’usine. C’était déjà aussi une vision globale très contemporaine du travail de l’architecte qui s’appuie sur le passé pour mettre le présent en valeur afin d’en faire une œuvre qui va s’inscrire dans le futur. Le premier mot figurant dans le titre est pourtant celui de ville qualifiée par l’architecte de façon très novatrice de « ville industrielle ». Le terme est toujours utilisé, pour désigner en 2016 une ville tournée essentiellement vers l’industrie.
Architecte, Pierre Tréméaux est aussi un artiste visionnaire, qui projette en aquarelle la vision la plus ordonnée qui soit d’un ensemble industriel novateur par les technologies mises en œuvre, pour montrer par les différents bâtiments et leur implantation, pour magnifier l’ampleur de la tâche effectuée par la fonderie. C’était aussi une façon de visualiser le nombre de bras nécessaires pour travailler à la fonderie, sans que soient en aucune façon perceptible les conditions difficiles, délicates et dangereuses du travail fait par les ouvriers au contact du feu pour créer une nouvelle matière grâce à la fusion.
C’était pour l’artiste une façon visuelle compréhensible par tous de montrer l’avènement d’un nouveau monde, le façonnage d’une nouvelle société, guidée cette fois-ci non par un roi dont la légitimité était fondée sur la filiation, mais par un Maître des Forges capable par ses idées novatrices et sa prise de risques de créer un nouveau type d’entreprise, par là-même un nouveau type de société - dite paternaliste - et une nouvelle dynastie . C’est l’ordre que l’on perçoit, en application d’un principe où tout est à sa place optimale. Un ordre hiérarchisé qui montre une volonté très forte d'une nouvelle gouvernance d’un nouveau type d'un nouveau monde.
La vision de l’architecte dans cette perspective urbaine. C’est ce que montre l’aquarelle, qui met en valeur l’agencement au sol des différents bâtiments vus du haut du cœur de la fonderie. C’est la meilleure façon de mettre en lumière la nouveauté d’avant-garde de cette architecture industrielle implantée en fond de vallée sur une terre, où le feu, l’eau du canal et les voies d’acheminement jouent pleinement leurs rôles, avec quelques silhouettes humaines présentes dans les allées. Le tableau est conçu comme un plan très visuel qui a pour objectif de prouver la maîtrise d’un process complexe créé par l’Homme au milieu du XIXe, dans une vision sociétale globale. Tous et tout ou quasiment étaient en lien plus ou moins direct avec la production de fonte et la renommée de l’usine et de ses dirigeants, à commencer par Eugène Schneider, le fondateur de l’entreprise en 1836 et la nouvelle dynastie qu’il fonda - non plus royale cette fois-ci- mais entrepreneuriale.
1847-1836. Le rapprochement des deux dates donne à penser que l’œuvre de Pierre Trémaux a - peut-être - plus ou moins répondu à une commande de la part du dirigeant ou à une proposition de la part de l’architecte. En effet celui-ci a travaillé à l’usine. Il avait de ce fait aussi une très bonne connaissance de l’intérieur du site, des fonctionnalités attribuées à chaque bâtiment, des flux et des mécanismes internes de la fusion dans un site qu’il a magnifiquement orchestré en couleurs. C’est aussi ce que traduit sa vision de la Ville nouvelle du Creusot, ce qui déjà à l’époque était déjà une autre façon de valoriser son travail à lui. Faire référence à un roi, oui, tout comme montrer à voir aussi un site industriel intégré où figuraient non seulement les bâtiments dédiés à la fonderie, ainsi que le logement du fondateur de l’usine dans l’ancienne Cristallerie royale. L’architecture classique de la Cristallerie – en haut à gauche en couleur très claire - a vraiment l’allure d’un palais reflétant la haute position du fondateur-président du XIXe siècle. Les ouvriers étaient logés dans les maisons que l’on voit vers la droite.
Les couleurs employées par le peintre que fut aussi Pierre Trémaux donnent aussi à percevoir une autre singularité de sa composition. Photographe plus tard, il a aussi été un jeune homme qui était entré à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1840, soit sept ans avant la réalisation de cette aquarelle. C’est la facette la plus étonnante du créateur de ce dessin aquarellé de la fonderie est aussi une véritable œuvre d’art. Deux réactions viennent à l’esprit quand on regarde sa création picturale comme saisie par un drone vu du haut. Le premier impact porte sur la gamme restreinte des couleurs, qui sont des couleurs de terre, en particulier celles du feu et du noir des fumées, qui vont s’éclaircissant à fur et à mesure que le regard s’élève vers le haut.
On peut distinguer jusqu’à six niveaux de dessins et de couleurs pour remonter le paysage d’en bas vers le haut, avec à la fois beaucoup d’ordre et sans jamais ou presque de véritable symétrie entre les parties de droite et de gauche. La tranche du bas est dédiée au feu, avec ses couleurs différenciées d’ocre, des toits bleutés profonds, associée au beige clair des allées et au noir des cheminées verticales qui deviennent de plus en plus foncées en crachant des volutes de fumées de plus en plus noires au centre dans la séquence médiane horizontale. Mais il y du vert aussi en haut et en bas, sous forme d’une grande pelouse devant le grand bâtiment à gauche et un parc à l’anglaise avec des allées au tracé arrondi pour aller d’un point à un autre sur la droite en bas en opposition au grand bâtiment de grande pouissance sur la gauche . On ne retrouvera des formes douces arrondies en coloris bleutés-grisés qu’en haut du dessin pour marquer la rencontre entre la terre et le ciel, visibles surtout en côté droit.
On peut distinguer jusqu’à six strates de dessins et de couleurs pour remonter le paysage d’en bas vers le haut, avec à la fois beaucoup d’ordre et sans jamais ou presque de véritable symétrie entre les parties de droite et de gauche. Il peut même y avoir une fonction identique comme le logement en haut, avec d'un côté le dirigeant dans le Château de la Verrerie et les ouvriers de l'autre côté dans les petites maisons. La tranche du bas est dédiée au feu, avec ses couleurs différenciées d’ocre, des toits bleutés profonds, associée au beige clair des allées et au noir des cheminées verticales qui deviennent de plus en plus foncées en crachant des volutes de fumées de plus en plus noires au centre horizontal. Mais il y du vert aussi en haut et en bas, sous forme d’une grande pelouse devant le grand bâtiment à gauche et un parc à l’anglaise avec des allées au tracé arrondi pour aller d’un point à un autre. On ne retrouvera ces formes douces arrondies en coloris bleutés-grisés qu’en haut du dessin pour marquer la rencontre entre la terre et le ciel, visibles surtout en côté droit.
Pour évoquer le feu, qui a toujours eu une image démoniaque, en plus du danger qu’il présente, c’est l’eau, la plus légère des matières que Pierre Trémaux a utilisée pour représenter une usine qui produit le matériau le plus nouveau, un des plus durs aussi et le plus dangereux pour ceux qui travaillaient à la fonderie. Ce lien entre « le feu de diable, la peste du diable » n’est pas seulement physique. Il explique aussi pourquoi une église figure dans le site représenté par le peintre-architecte, juste à côté de la Cristallerie tout en haut, une église qui protège d’en haut ceux qui travaillent en bas.
C’est grâce à l’église que l’on peut « assimiler » d’une certaine façon ce site industriel intégré à une ville, avec un bémol d’importance, qu’ici sur l’aquarelle, seuls ceux qui y travaillent sont logés sur place, dans ce site industriel où l’espace est la propriété privée du fondateur dirigeant et de ses associés éventuellement. Il n’y a donc ni espace public ouvert à tous, ni rue proprement dite, ni mairie; par contre il y a bien eu une école payée par l’entreprise, qui prouvait une dimension sociale innovante indéniable. Une étude serait à faire pour comparer la ville industrielle du XIXe siècle, le terme choisi par Pierre Trémaux, à la Ville-Usine telle qu’on la conçoit maintenant…C’est la raison pour laquelle j’ai mis entre guillemets la ville industrielle dans le titre.
Pour suivre le chemin
Le site du Creusot.
. L’histoire du site, « Forges et Fonderie du Creusot 1847 », publiée par L’Illustration, Journal universel en date du 4.09.1847, reproduit in extenso dans un site très documenté, une véritable pépite pour les chercheurs et …les autres. http://www.lecreusot.com/site/decouvrir/histoire/litterature/illustration/illustration.php http://www.lecreusot.com/site/decouvrir/histoire/litterature/mines_creusot/mines_creusot.php
. L’histoire de la Fonderie royale de la Plaine des Riaux au Creusot sur http://www.culture.gouv.fr/documentation/merimee/PDF/sri26/IA71000146.PDF . Sur le site de l’encyclopédie Larousse, une gravure anonyme du XVIIIe siècle « Vue de la fonderie royale du Creusot près de Moncenis, en Bourgogne. » http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Fonderie_royale_du_Creusot/1315892
. Le site très documenté de l’Ecomusée http://www.ecomusee-creusot-montceau.fr/spip.php?rubrique105
. Voir le résumé de l’ouvrage « Le Creusot, une ville industrielle, un patrimoine glorieux », de Louis Bergeron, Président de l’Ecomusée du Creusot, sur http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_2001_num_56_6_280014_t1_1339_0000_3
. Une fiche à l’usage des scolaires, avec cette introduction « Après l’installation des usines de la famille Schneider en 1836, Le Creusot devient un des premiers centres de sidérurgie et de métallurgie du monde au XIXe siècle… » http://hg.moitel.free.fr/spip/IMG/pdf/f1_4e_creusot.pdf
. Le Maître des Forges sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_de_forges
. Un diagnostic actuel succinct des atouts du territoire en page 12 sous ce titre « Un espace riche de ses ressources », qui reproduit l’aquarelle, avec ces deux phrases extraites du texte, l’une vers le début du texte, l’autre vers la fin « Au plus fort de sa puissance après la Première Guerre Mondiale, la ville comptait 20 000 ouvriers…. L’essentiel de la vie du Creusot tournait alors autour des usines Schneider (travail, école, loisirs, logements ouvriers), ce qui se révéla dramatique pour le territoire avec la faillite de celles-ci. » A voir sur http://www.saone-et-loire.gouv.fr/IMG/pdf/Diagnostic_saone_et_loire_Vdef.pdf
L’Homme
. Architecte, photographe, dessinateur-peintre et Orientaliste, il avait aussi deux noms au sens on l’appelle Pierre Trémaux tout comme Pierre Tréméaux. On trouve les deux dénominations.
. Pierre Trémaux à découvrir dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Tr%C3%A9maux dans une biographie fascinante par ce qu’elle ne dit pas. On ne parle que très peu de l’homme, et de sa conception de l’architecture et de sa fascination pour les cultures différentes. Il est classé parmi les Orientalistes, ayant produit un nombre impressionnant d’ouvrages et nombreuses photographies…Quant aux aquarelles. Il n’a pas dû en faire qu’une seule, quand même!. On sait par exemple qu’il est entré à l’Ecole des Beaux-Arts. En est-il sorti diplômé ? Vraisemblablement non, car cela aurait été indiqué. Par contre on sait qu’il a obtenu en 1845 le Second Prix de Rome en architecture, avec un autre architecte, mais sur quel projet ? Je l’ignore. Celui qui a reçu le premier prix avait conçu une cathédrale.
*Le-Creusot-Forges & Fonderies, L'Illustration 04.09.1847, Dessin Lancelot d'après Bonhommé, Copyrights Aurélien & François Mocq
L’œuvre
. Voir le site du CUCM- la Communauté urbaine Creusot-Monceau- qui abrite le Centre de Documentation du Service Economie, au Château de la Verrerie, 71206 Le Creusot, sur http://www.ecomusee-creusot-montceau.fr/ où vous retrouverez Michèle Badia, qui gère notamment les copyrights.
. Retrouver la lithographie du Creusot d’après l’aquarelle de Pierre Trémaux dans le site « Le livre scolaire » à l’intention des lycéens de 4è sur http://www.lelivrescolaire.fr/#!manuel/41/histoire-geographie-education-civique-4e/chapitre/308/l-age-industriel/page/692299/le-creusot-une-ville-industrielle-au-xix-e-siecle/image/699201 « Le Creusot, une ville industrielle au XIXe siècle ; comment une entreprise industrielle transforme-t-elle une ville au XIXe siècle ? »
. Retrouver des clichés pris lors des voyages de Pierre Trémaux http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/cgi-bin/library?c=rosalipedie&a=d&d=/ark:/74899/B315556101_ND0324_001-002#.VvQVgeaj-2I
. Voir un de ses clichés conservés au Musée d’Orsay à Paris, qui a pour titre « Voyage au Soudan, Vue de Tripoli de Barbarie prise à l’Est du Port vers 1853 », un paysage d’une très grande douceur qui montre ce peintre photographe, ayant la précision de l'architecte dans le dessin et le titre, également maître de paysage, une notion très avant-gardiste pour l’époque… http://www.photo-arago.fr/Archive/Voyage-au-Soudan-oriental,-vue-de-Tripoli-de-Barbarie,-prise-%C3%A0-l'est-du-port-2C6NU0XPQ0_R.html
La symbolique du feu
. Consulter l’étude de Cristian Chenault sur « Le Diable une figure toujours d’actualité » http://terrain.revues.org/9173 avec un chapitre notamment dédié à « Feu de diable, Peste du diable » ou par un retournement de l’histoire, ce diable est maintenant plutôt évoqué de façon positive par la publicité, pour déboucher une cheminée, par exemple !
La Ville-Usine
.Le Patrimoine et la Culture industrielle en milieu rural . La ville-usine, étudiée tout particulièrement dans https://rge.revues.org/3683 avec des clichés pris en Europe sous le titre de « Patrimoine et culture industriels en milieu rural : quelles spécificités ? »
. Voir aussi dans La Revue géographique de l’Est, vol. 52 / 3-4 | 2012 | Identités, territoires et paysages ruraux en mutations, Patrimoine et culture industriels en milieu rural : quelles spécificités ? Industrial heritage and culture in rural areas: any specificities? Simon Edelblutte et Johann Legrand, sur https://rge.revues.org/3683
Photos insérées dans le billet
. L’aquarelle de l’architecte, qui fait l’objet de ce billet, est sous copyright du CUCM, Service EcoMusée, avec mes remerciements tout spécialement à Michèle Badia, Documentaliste au Centre de Documentation, située au Château de la Verrerie sur http://www.ecomusee-creusot-montceau.fr/ .
. Les dessins de Lancelot d’après F. Bonhommé qui figurent dans « Le Tour du Monde, portant sur le Creusot et les Mines de Saône et Loire » 1865, de Louis-Laurent Simonin 1830-1886, ont été photographiés par Aurélien Mocq et François Mocq, photographes . Voir le site www.leCreusot.com cité dans la bibliographie. Pour plus d'informations, françois.mocq@gmail.com
. Autres clichés en provenance de wikipedia, toujours indispensable, avec mes remerciements aux différents contributeurs, en particulier Christophe Finot pour sa photo du Château de la Verrerie, dont vous pourrez voir le cliché en entier dans wikipedia.
* Encore une précision, la dernière, c'est promis: les clichés dotés d'un * au début de l'intitulé ont du être coupés, pour cause de format trop large ne pouvant être prise en compte par le système. Je présente mes excuses aux contributeurs et je conseille aux lecteurs de revenir aux sites d'origine pour retrouver les clichés dans leur entièreté.