Le mur ocre-orange, l'escalier bleu ciel, les rampes beige et bleue
Le lieu. C’était un petit ensemble immobilier de type urbain innovant, localisée de mémoire dans un endroit très rural, avant un village, sur une petite colline, comme en avant-poste. Il avait fallu garer la voiture en bas pour découvrir l’ensemble de près. C’était au sud du Massif central, plutôt vers l’ouest. Pour nous la découverte était totale, non pour l’architecte qui nous accompagnait. Elle en avait entendu parler pendant ses études en école d’archi. C’est la raison pour laquelle nous avions choisi de passer par là et que nous nous sommes arrêtés.
Le jour et la lumière. C’était le matin, en fin de matinée, avec un soleil qui éclairait la scène plein sud, avec une lumière d’été proprement éblouissante, qui densifiait encore les couleurs choisies pour les surfaces, dans une ambiance très particulière.
L’ambiance très spéciale venait du décalage entre le lieu rural, l’audace architecturale réelle de type urbain, l’amplitude de vue donnée à ceux qui vivaient là sur la face avant d’une colline à la campagne, en habitant un endroit quasiment clos de murs de couleur.
Les couleurs. D’abord il convient de citer l’orange des murs tirant très nettement vers l’ocre, avec des variations dues à l’exposition et à des petits signes de passage ou de réaction à l’humidité. En second lieu vient le bleu clair qui a été choisi pour teinter le béton des escaliers permettant d’accéder à pied aux logements. Restent à citer les couleurs des deux rampes, le beige-blanc pour celle du haut et un bleu marine pour celle du bas. Voici trois clichés qui rendent compte de ce lieu étonnant tant il était fermé.
. L’escalier bleu ciel. Il n’étonne que lors de sa rencontre avec le mur. Il est propre alors que le mur a déjà l’air bien fatigué.
. Le mur. C’est lui qui interpelle tant ses couleurs sont fortes et ses nuances déjà variables pour les unes verticales dues aux coulures de l’eau et pour les autres en oblique pour les traces de frottement provoquées par des objets portés à la main.
. Les rampes. Elles sont une aide pour le marcheur qui monte ou qui descend, surtout près du Massif central où les gelées d’hiver ne sont pas rares. L’étonnant porte plutôt sur la double rampe. Pourquoi y en a-t-il une bleue ? Pourquoi est-elle doublée par une blanche superposée? Une hypothèse pourrait être que l’architecte ait choisi la bleue et que les habitants aient demandé la blanche pour mieux la voir surtout la nuit.
. La ruelle du haut. Elle se trouve en haut de l’escalier ; elle semble beaucoup moins large que l’escalier mais peut-être est-ce une impression. Et c’est aussi cela qui est bizarre, trouver en haut de ces marches une voie aussi étroite, avec des murs aussi hauts, même si on voit un décroché sur la gauche. On se serait cru revenu au Moyen-Age. Le lampadaire trop mode apparaît incongru. Mais très vite, on se prend à penser qu’effectivement il vaut mieux avoir de la lumière la nuit dans un passage à ce point étouffant et volontairement conçu comme cela.
Pour suivre le chemin
. Photos Elisabeth Poulain