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Le Blog d'Elisabeth Poulain

L'homme en pub comme un coq en pâte

17 Décembre 2010, 18:05pm

Publié par Elisabeth Poulain

Les cartes postales publicitaires

J’ai sélectionné 8 cartes publicitaires, sans lien entre elles. Le jeu consiste à voir quelle est l’image qui va rester dans la rétine. 

 

Homme entre pub Reebock et image1. Benjamin, la nouvelle star du Rally Classic People,  est assis en équilibre très instable sur une chaise pour vous montrer ses ERS Reebok faites pour Courir. 

 

Homme entre pub France Télécoms et image2. Cet étudiant, assis lui aussi, pose ses pieds en hauteur sur des cartons de France Télécoms. Il est content, il n’y a rien dans son studio, une chaise et le téléphone.  

 

Homme entre centre Jean Carmet et image3. Le troisième vous la joue ‘j’ai un beau torse, je rentre mes abdos et je le sais’ pour le Centre culturel Jean Carmet à Mûrs Erigné. 

 

4. Il s’appelle Hugo ; il vient des Pays-Bas et a des yeux qui vous magnétisent, pour vous parler de son parfum « it’s just a fragrance, the rest is up to you ».

 

5. Lavazza vous offre 9 tasses à café posées comme des ventouses sur Homme entre pub Lavazza et imagela tête et le dos de cet Indien iroquois au torse bronzé bien huilé qui vous conseille « Express yourself ».  

 

6. Il est homme montré au travail : c’est un peintre qui repeint en jaune vif la carte de l’Europe en visant l’Allemagne pour célébrer le traité d’Amsterdam.

 

Homme entre pub Kennisfestival et image7. Cet homme là pense. On voit son cerveau labyrinthique coupé en deux en pleine activité. Ca lui donne un air un peu chagrin. C’est une œuvre d’une artiste, Sylvia Weve, pour un festival d’art. 

 

Homme entre pub Carte Sésame et image8. Un autre sourit et ferme les yeux. Sa tête est une pub de la Réunion des Musées nationaux pour le Grand Palais pour la carte Sésame.  

 

Récapitulons

L’homme en pub a toujours une tête entière, enfin presque. Il y en a quand même une à qui il manque le haut. Celui-là a en compensation un gros cerveau. Quand il a sa tête, il n’a pas toujours de corps. Quand il en a un, on n’en voit souvent que le haut pour admirer leurs magnifiques muscles en « tablettes ». En ce cas, il porte un chapeau  ou des tasses renversées collées à même la peau. Il aime bien montrer sa peau bronzée. Quand on le voit en entier, il est habillé normalement avec pantalon, t’shirt ou chemise et chaussures. Très importantes les chaussures ; elles sont faites pour courir et se sentir bien. Ne pas oublier les jeans, qui vont bien avec les chaussures. Un seul homme travaille ; il est alors  tout de blanc vêtu, avec une casquette, mais sans aucune tâche de peinture. Pourtant c’est un peintre grimpé sur une échelle. L’échelle aussi est importante ; elle est présente par deux fois contre trois pour le couvre-chef, autant que pour les chaussures et les jeans.

 

Presque tous sont jeunes, avec un air intelligent et sympathique. Trois sont souriants, avec des variantes. Le regard de braise est à remarquer. Un est sans âge, celui qui ressemble à un bouddha de pierre et l’homme au labyrinthe dans la tête, a l’air quand même plutôt âgé et pas marrant. Je ne sais pour quelle raison, il a des pommettes rouges. Le fait de penser ferait-il monter le sang au cerveau ?       

 

L’homme en pub est habillé en jeans plutôt cool. Il est souriant et sympa. Il s’occupe de son corps, aime montrer sa peau et ne dédaigne pas un peu de fantaisie. Il affectionne les chapeaux et les échelles. Il aime bien être assis, en buvant un café après avoir décollé une tasse quand même. L’embêtant est qu’il doit avoir la tête coupée pour penser que les autres aient une échelle pour le voir penser. Diablement compliqué tout ça, parce qu’après il va falloir prêter l’échelle au peintre européen pour qu’il aille bosser. En attendant, l’étudiant va attendre en vain son coup de fil. ‘J’ai un beau torse’ se sera lassé de danser et Benjamin aura des abdominaux d’enfer à rester dans cette position très dure en faux équilibre sur sa chaise. C’est pas une vie tout ça, n’est-ce pas l’homme en pub !    

 

Ma sélection

Homme entre pub Kennisfestival et imageCes publicités sont datées. Avec un peu de recul, on peut essayer de voir celles qui ont encore un peu de sens, comme un café qui n’aurait pas perdu tous ses arômes. Ce n’est pas un hasard, si je parle de café. Lavazza a gardé la force de son concept, même si je ne l’imagine plus pouvoir sortir aujourd’hui, au contraire d’Hugo, la plus travaillée en séduction et la plus actuelle. Le dessin de l’homme-labyrinthe du Kennisfestival est le visuel le plus fort à mon goût. Il n’est pas daté : c’est une création d’art.

 

Dans l’autre catégorie, celles qui ne présentent peu, pas ou plus d’intérêt, je place Reebock, le Centre culturel Jean Carmet, le peintre européen et le Grand Palais. Quant à France Télécoms, outre le fait qu’on ne comprend plus à notre époque l’importance d’un téléphone fixe, elle est si légère au niveau du concept et/ou de la photo, qu’elle est ‘vide. Pourtant le garçon qui a été choisi est certainement le seul de tous qui devait être ce qu’il devait incarner en pub. C’est le plus sympa et le plus naturel.

 

Un mauvais point à ces fausses cartes postales qu’il est impossible d’envoyer parce qu’elles sont aussi imprimées au dos. C’est le cas pour le Centre culturel Jean Carmet et pour le Grand Palais. 

 

Pour suivre le chemin 

Photos EP

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