Dimanche matin > Balade à Mons > Belgique
Un jeu de découverte. Il s’agit de prendre une carte et de voir la ville qui s’en détache, en répondant à des critères simples : accessible le dimanche, non loin de Bruxelles, à 1 heure maximum en train, sans chercher auparavant des informations sur le Net, en évitant les endroits dits touristiques, ceux qui sont inclus obligatoirement dans un week-end de deux jours, ceux qui provoquent chez les autres un « Quoi ! Vous n’êtes pas allés à … ? . Et je ne vous dirai pas les noms de ces villes que tout le monde connaît. Vive la liberté de découvrir autrement. Un critère aussi qui rend le choix plus large : ne pas trop se soucier du temps, en faisant comme si il allait faire forcément beau ou passable, un temps à touristes en somme.
Mons est notre choix. Parmi les raisons, je peux citer en vrac : un nom que l’on connaît sans jamais s’être demandé où c’était vraiment, une proximité avec la France si grande que la distance est trop réduite pour s’imaginer avoir envie d’y aller. On se voit plus se diriger vers la mer ou le nord, pas vers la France…Quant au temps, il n’avait rien de spécialement attirant, un temps de demi-saison un peu gris, qui a fraîchi au cours de la journée, au point de commencer à pleuvoir quand nous étions en train de marcher vers le mont dans la ville ancienne de Mont. Parmi nos découvertes, la présence universitaire, la culture…
Mons, une grande ville universitaire avec près de 7 000 étudiants répartis dans deux universités. Réellement on ne s’en douterait pas quand on se promène le dimanche! On ne sent pas vraiment la présence des étudiants, ni celles des jeunes d’ailleurs à deux exceptions près, une auberge de jeunesse hyper-contemporaine, creusée dans la colline qui héberge le beffroi, en très grande proximité, et celle plus physique de jeunes scouts frigorifiés d’une dizaine d’années qui attendaient sur la Grande Place devant la mairie. Peut-être était-ce aussi une période de vacances.
Mons, capitale de la Culture 2015. C’est la première chose que nous avons vue à notre arrivée à la gare style années 50 sur de grandes affiches, avec tout de suite cette idée que si la ville est choisie, c’est qu’elle a beaucoup de choses à montrer. C’était déjà une information intéressante. Devant nous, le marché aux fleurs visiblement très couru par les Montois, avec des productions belges et néerlandaises, qui offrent un choix impressionnant et des prix imbattables aux yeux de Français. On sait que les Belges aiment les plantes, aussi bien dehors dans leur jardin que dedans surtout l’hiver. « Une maison bien tenue est une maison qui abrite plantes vertes et plantes fleuries. » C’est une façon simple d’avoir chaud au cœur tout en remerciant les dieux tutélaires qui protège la maison et ceux qu’elle abrite. Ce sera le seul endroit où nous verrons des Montois.
Ensuite, en l’absence de toute documentation, il reste à choisir l’orientation. Le choix, vous l’avez deviné, se fera naturellement vers la partie la plus haute de la ville qui doit être aussi la plus ancienne. Heureusement que Mons porte ce nom-là. Si non, il aurait fallu demander à deux ou trois personnes. Aucun panneau en particulier n’indiquait de circuit touristique.
La montée vers la colline. Ce sont d'abord les pavés que nous avons remarqués. Puis les vieilles maisons collées les unes aux autres au point d’être véritablement imbriquées les unes dans les autres qui nous ont attiré plus peut être que le beffroi si haut. La Grand Place aussi témoigne d’une grande inventivité dans ce domaine de l’imbrication. Certes les grands bâtiments comme l’Hôtel de Ville (1468-1477) ont fait preuve d’une grande audace architecturale et d’une confiance dans l’avenir qui ne s’est pas révélée assurée, tant l’histoire de la ville et de la contrée a été mouvementée au cours des siècles. Mais même sur cette place où les voitures n’ont plus la leur, des maisons hautes arrivent à se glisser dans l’alignement, comme si de rien n’était.
L’Office de Tourisme. Il est situé sur le Grand Place, dans une partie de l’Hôtel de Ville facilement accessible. C’est là que nous avons pu trouver un plan de la ville qui montre la richesse de ce centre-ville ancien, en forme de pentagone. Un centre qui est mis en valeur depuis une trentaine d’années, après avoir connu un déclin certain au cours du XXè siècle. La ville, pour ce que nous avons pu en voir à pied, est encore naturelle, au sens où l’empreinte touristique n’est pas encore trop forte. Certes comme partout, ce sont plutôt des professions libérales qui ont pignon sur rue, mais comme il y a beaucoup de petites maisons hautes et étroites, la dimension somptuaire n’est pas oppressante. On a au contraire plaisir à se promener dans la vieille ville, surtout vue du haut du parc du Château avec une vue plongeante sur les toits, les jardinets, les avancées avec des formes parfois si compliquées...
Le nom des rues. Nous ne les avons découverts que tardivement de sorte qu’il n’a pas été possible de s’y rendre. J’aurais bien aimé découvrir des rues avec des noms tels que : Chasse de ma Brune, Chasse du Bon Dieu, Rue des Barbelés, Rue du Cerf Blanc, Rue des Fillettes, Rue des Sars ( ?), Rue Gros Pomme, Place de la Grande Pêcherie, Rue des Fripiers, Cour du Noir Lévrier, Cour du Petit Marché, le Marché aux Herbes et la Place du Béguinage, sans oublier la Rue des Droits de l’Homme...Bien sûr.
A ce niveau-là, il aurait fallu louer un vélib et commencer tôt le matin! Quant à la seule rue, que j’ai pu vraiment photographier, mais sans voir où elle menait, c’est la ruelle César au pied du Château. Elle est si petite, de la largeur d’un couloir, qu’elle n’est pas marquée sur la carte. Il était l’heure de rentrer, il faisait froid. Il fallait rejoindre la gare. Quelques heures après, la neige allait tomber. Une journée intéressante, de découverte d’une ambiance calme.
Pour suivre le chemin
. Aller à Mons, dont le maire est le Premier Ministre belge en exercice depuis le 06.12.2011, Elio di Rupo. Il a fait toutes ses études à l'Université publique de Mons-Hainaut. Docteur en sciences avec mention 'Grande Distinction', il sait mettre sa ville en lumière, tout en gérant avec calme et détermination la difficile gouvernance de la Belgique: http://fr.wikipedia.org/wiki/Mons
. Vous découvrirez alors les 37 monuments anciens à visiter, dont le beffroi classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, tout comme les minières néolithiques de silex de Spiennes (vraisemblablement les pavés qui longent la Collégiale Sainte-Waudru -XV-XVIè- en proviennent-ils) ainsi que le Doudou du nom de la chanson qui accompagne la Ducasse, la grande fête populaire qui a lieu chaque année à Mons...Soit trois incriptions à l'UNESCO.