Bruxelles les Bains, une 'autre' approche de l'eau du canal
Cette 8è édition
Oui, c’est vraiment autre chose que ce peut attendre l’amateur d’une approche sensorielle, culturelle et conviviale des bords de l’eau dans une capitale européenne.
- Que l’on appelle ces bords de l’eau, des berges, des rives, des quais,
- que l’on évoque la ‘reconquête’ des espaces portuaires,
- que l’on parle de retrouver la nature en ville,
- dans des espaces libérés par la voiture,
- que l’on soit à Bordeaux, à Lyon, maintenant aussi à Orléans,
ce n’est vraiment pas pareil à Bruxelles. Pour se distinguer de Paris-Plages, ici, on va prendre un bain, des tongs aux pieds en pleine ville, dans un quartier nouveau qui va faire et fait déjà l’objet de réalisations immobilières de grandes dimensions. C’est une façon de communiquer très lointaine de la réalité du terrain.
Disons le tout net, ce n’est pas parce que c’est la 8è édition que c’est réussi. La portion du bord du canal occupée par BlB, sur le Quai des Péniches où il n’y en a plus, est très courte. On n’a pas accès à l’eau, parce qu’on marche entre des cabanes de bois serrées les unes contre les autres. On déambule entre des gens assis en train de boire et de manger. On vient ici visiblement pour parler la langue de la bière, de la tequila et ingurgiter tout ce qui est frit et sucré. Ce n’est qu’après plusieurs dizaines de mètres que l’on voit une aire de sable où sont posées quelques chaises longues, en bordure de canal, face au Quai des Matériaux, avec des palmiers pour évoquer l’été. A droite, cette fois-ci en nous éloignant du centre, un trampoline et des balançoires ont été installés pour les enfants dans un square. C’est le seul endroit qui soit sympathique.
Le bain, il faut vraiment l’oublier tant le manque d’aménagement est criant. Ce n’est pas la présence d’une seule douche qui fera l’affaire. Les tongs non plus. Le canal est bien là mais on ne peut que le deviner. L’odeur de l’huile chaude est partout présente…C’est peut être le moment d’arrêter d’en parler, comme ce que nous avons fait en partant rapidement. Pour voir l’eau, enfin, nous sommes sortis avec plaisir de ce Bruxelles les Bains encadré par des gardes à l’entrée plus qu’à la sortie d’ailleurs.
Nous avons emprunté un pont pour revenir par l’autre rive en passant par le grand site de Tour et Taxis. Sauf que là, si on peut bien rentrer, on ne peut pas sortir par un autre endroit plus proche du centre. Il nous a fallu faire le tour de grands entrepôts pour revenir à notre point de départ. Et là surprise, entre deux grands bâtiments usés, dans un lieu sans identité positive, nous avons traversé une grande fête brésilienne réunissant des centaines de Brésiliens et Latino-Américains, avec scène et sono à fond, sans aucune ambiance, sans hostilité à notre égard mais sans chaleur non plus. Il faut dire que le coin est rude, derrière l'entrepôt que l'on aperçoit à droite sur la photo ci-dessous.
Et j’ai pensé combien on était loin de Bordeaux, de Lyon pour la qualité de l’aménagement de leurs berges et de l’Amérique latine pour la chaleur de l’ambiance et des relations humaines.
. A Bruxelles, il y a beaucoup de choses à faire et à voir. Pour l’instant, je ne vous conseille vraiment pas cette façon de découvrir le canal. Peut être faut-il attendre, que la construction du nouveau quartier soit plus avancée et que la municipalité fasse enfin l’effort de créer quelque chose de nouveau, avec un peu de matière grise et d’innovation.
. Photos EP, les trois grandes photos sont prises de l'autre rive.