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Le Blog d'Elisabeth Poulain

Angers-Oulan-Bator > Un pont culturel construit à la force du mollet

19 Février 2010, 11:42am

Publié par Elisabeth Poulain

 

Angers, vous connaissez, vous y êtes peut être déjà passé. C’est la grande ville du département du Maine et Loire et la n°2 de la Région des Pays de Loire. Oulan-Bator, c’est moins sûr. Pour y paller, il faut vraiment le vouloir, surtout quand on habite Angers. On n’y arrive pas par hasard. Oh non. Il n’y a qu’une seule route, celle qui va d’Est en Phil et Co, Angers-Oulan-Bator, une YourteOuest. Et puis c’est en hauteur : 80% des terres sont situées à plus de 1000m d’altitude. Le climat  continental y est franchement rude, -40° à + 40° l’été. Ce pays, grand comme 3 fois la France, avec une densité la plus faible au monde, est semi-désertique. Vous avez tous entendu parler du désert de Gobi. C’est juste au-dessous d’Oulan-bator, la capitale de la Mongolie. C’est un pays très intéressant et humainement si riche. Il faut juste y aller.

 

Une aventure à deux

Quel est le problème ? Pas de problème quand vous vous donnez un an pour vous y rendre à vélo et revenir partie vélo et partie train ou autre dés lors que vous êtes en Europe occidentale. Vous êtes deux, avec des vélos solides et rassurants, comme vous, en fait. Vous y allez en couple, c’est bon pour le moral, vous vous connaissez si bien. C’est un projet que vous avez fait ensemble. C’est bon aussi pour la confiance que vous inspirez aux  autres.

 

Un couple, c’est sympa. Surtout quand la voyageuse Phil et Co, Angers-Oulan-Bator, Fratellinia une grande natte dans le dos, une silhouette fine et un visage qui pourrait vraiment être mongol, à l’exception de la couleur de son teint.  Le voyageur, quant à lui, est du genre bon géant avec une carrure d’athlète. Tous les deux sont des sportifs, des vrais, des durs, des purs, de ceux qui ne se plaignent pas et surtout pas pendant cette aventure humaine qui a certainement été rêvée, pensée pendant de longues années, avec des tas d’aller-retour dans la tête, avant de sauter le pas pour partir: vélo, carte, matériel, vêtements, papier... Sans oublier tout le reste, l’organisation de l’absence du mieux possible pour ceux qui restent, les proches. 

 

Parler en photo

Mais tout ça, Colette et Philippe ne le disent pas. Eux, qu’on sent si généreux dans leur approche humaine et dans leurs relations aux autres,  gardent pour eux l’intime. Quand ils parlent d’eux, ils donnent des chiffres et des faits à la manière des Anglo-Saxons, facts only facts. Avec les autres, ceux qu’ils ont laissé au port, eux qui se sont lancés dans un voyage d’extra-terrestres, Philippe et Colette ont parlé par photos transmises par mail tout au long du voyage, en mettant l’accent sur l’accueil qu’ils ont reçu tout au long du voyage. 

 

Phil et Co, Angers-Oulan-Bator, La tenteC’est ainsi qu’ils ont su transmettre leur émotion face à la générosité dont ils ont bénéficiée et qui a rendu leur voyage possible. Si non, il ne se serait pas passé grand chose. De belles photos n’ont de sens que par le cœur. Beaucoup font le tour de la terre et , si ce n’est plus. Certainement pas Colette et Philippe. On les sent porteurs d’une force intérieure qui les conforte dans les réponses aux grandes questions que nous nous posons tous : que faisons nous de notre vie ?

 

A une question posée à la fin de leur présentation des plus belles photos de leur voyage, pour connaître leurs impressions sur la façon dont ils nous percevaient au retour, Colette a pris le temps de répondre : « je sais seulement qu’avant, j’avais besoin d’avoir beaucoup d’activités pendant mon temps libre, maintenant  je peux m’asseoir et profiter du temps présent ».

 

Quelques informations sur cette belle aventure humaine

C’est dans leur blog que vous trouverez en particulier les principales informations que je me permets de reproduire (mes notes prises au cours du diaporama étant incomplètes), en y ajoutant d’autres que j’ai glanées au cours de leur présentation orale lors de cette séance à Fratellini:

 

Dates de départ et d’arrivée 

14 décembre 2008 et 23 octobre 2009 = (314 jours).

 

Voyage

Distances parcourues : 14000 km à vélo, 9000 km en train et 3000 km en bus ou autre.

Pays traversés: 15

- à l’aller = la France, l’Italie, la Grèce, la Turquie l’Iran, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, la Russie, la Mongolie ;

- au retour = la Mongolie, la Russie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, l’Allemagne, les Pays Bas, l’Allemagne et la France. (en caractères gras, les pays qui les ont le plus marqués).

 

Vélos

. Rythme journalier: 60 à 90 km, voir de 40 à 50 en Mongolie.

. Etape la plus longue : 125 km en Russie en allant à Barnaul, avec le vent dans le dos.

. Vélos : pas d’ennui à proprement dit, 2 câbles de dérailleur Phil et Co, Angers-Oulan-Bator, On the Roadcassés au vélo de Philippe;  3 crevaisons à celui de Philippe, 8 fois à celui de Colette.

 

Autres matériels

Outre le vélo et la tente (voir plus vas), Philippe et Colette ont emporté des duvets, un réchaud et un panneau solaire pour recharger les batteries de leur appareil photos, le tout ne devant pas excéder 25kg à ajouter au poids de leur monture… 

 

Voyageurs

. Santé : très bonne 

. Petits incidents :

- dont 1 blessure pour Philippe au genou à Istanbul en loupant un bord de trottoir + 1 intoxication légère à cause d’une saucisse à Almaty ;

- et des engelures pour Colette à l’aller, qui les ont obligées à redescendre vers la mer au climat plus doux

. Fatigue

- à l’aller, un certain mal à franchir toutes les montées d’une géographie montagneuse le long de la mer en Yougoslavie-Grèce et plus

- au retour, un état de fatigue certain à Riga en Lettonie, après 5 jours et 5 nuits de train et un décalage horaire de 5 heures.

 

Tente

. Résistance de la tente : très bonne face au vent, à la pluie, aux tempêtes de sable…

. Sentiment d’attachement à la tente : très fort pour cet habitacle, seul refuge la nuit pour eux, les vélos et leur matériel avec parfois des drôles de bruit autour. 

. Installation : camping sauvage, sans avoir jamais eu à partir une fois la tente installée ; deux fois on leur a demandé de se poser autre part quand ils ont demandé l’autorisation.    

. Nuitées : 190 fois sous la tente à deux compartiments, l’entrée pour les vélos et le matériel et la chambre pour les voyageurs. 

. Autres nuitées : accueil par des amis de rencontre et, dans les grandes villes, l’hôtel ou une guesthouse, pour prendre une grande douche hebdomadaire bien méritée.

 

Nourriture

. Repas du soir : une pomme en entrée, des pâtes au ketchup ou au bouillon de cubes (70 kg), du fromage blanc avec des petits gâteaux secs.

. Repas froid de midi :  fruits, pain et fromage ou quand c’était possible petits restos pas chers sur les bords des routes, dans les villages.

. Plats typiques lors de leurs rencontres quand ils étaient invités par des habitants

. P’tit déj sacré du matin : très français avec pain, beurre miel, confiture, café.

. Boisson :  eau purifiée préalablement + beaucoup, beaucoup de thé (tchaï), une fois 100 verres dans la journée !

 

Rencontres

. Nombreuses et de très belle qualité humaine ; ils continuent à correspondre par mail avec certains.

. Une seule fois, la police est venue les prévenir en pleine nuit de ne pas poursuivre, pour leur propre sécurité, dans la  direction qu’ils avaient choisie et leur a trouvé un dortoir pour la nuit en les y accompagnant.

 

Principal problème 

. obtenir un visa pour entrer dans le pays suivant, en restant dans le délai de 2 mois par exemple accordé par le pays où ils se trouvaient (cas de la Turquie) ;

. trouver une banque pour avoir de l’argent liquide n’a pas du être toujours facile ; ce que Colette en dit : c’est que les gens qui faisaient la queue lui ont demandé de passer la première, pour que ce soit plus agréable pour elle.  

 

Vêtements 

. pratiques et adaptés à la pratique du vélo, aux conditions climatiques et à leur capacité de portage ;

. pour Colette, l’obligation de porter foulard et de cacher ses jambes en Iran.  

 

Pour suivre le chemin de cette aventure à deux

. Voir ce qui reste de leur blog   http://philetcoverslamongolie.centerblog.net/4.html

. Outre ce blog que Phil et Co ont alimenté Phil et Co, Angers-Oulan-Bator, Fratellinipendant le voyage, ces deux étonnants voyageurs viennent aussi de rencontrer les habitants d’Angers, à la bibliothèque municipale d’Angers Annie Fratellini le 6 février 2010.  La salle était pleine. Il a fallu refuser du monde.

. La présentation de l'aventure des deux sportifs a été faite par Patrick Prodhomme, bibliothécaire. Ce billet en est une des retombées. 

. Etonnants Voyageurs parce qu’à peine  arrivés à Angers, ils sont repartis à Saint-Malo où ils ont pu témoigner de leur périple, cette fois-ci en « live ».

 

. Sur Oulan-Bator, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Oulan-Bator  et  http://www.ulaanbaatar.mn/

. Sur la Mongolie, voir http://wikipedia.org/wiki/Mongolie

 

. Photos EP prises peu avant et pendant la projection à Annie Fratellini d’Angers, à partir de leurs photos.
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