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Le Blog d'Elisabeth Poulain

WBW15 > Les Habits des Vins de Tradition > Le Château en déclinaison

20 Avril 2009, 10:21am

Publié par Elisabeth Poulain

 

 

Dire qu’il y a un château sur une étiquette ne suffit absolument pas à caractériser les vins de châteaux, tant les variations sont grandes au fil du temps d’abord et par l’amplitude des thématiques possibles. On peut tout communiquer par le château, comme on va le voir avec les exemples présentés. 

 

Le Château d’Epiré

L’évolution de la représentation du château et des bâtiments annexes du Château d’Epiré à Savennières sur un peu plus d’un siècle montre bien le passage d’une société de l’écrit à celle de l’image. A la fin du 19ème siècle, il n’était nul besoin de matérialiser le château par un dessin.





342. Il suffit d’indiquer Château d’Epiré au centre de l’étiquette, (Anjou) en dessous à droite et 1874 en rouge à gauche au-dessous.

 






343. En 1969, une gravure du Château figure dans un ovale au-dessus du nom du Château, précédé de la mention ‘Grand Cru d’Anjou’. Cette mention prend une saveur particulière à la suite de la condamnation par le Conseil d’Etat de l’appellation Chaume Ier Cru en 2003. Le millésime figure en rouge.

 

                      


344. La même stylisation du château figure dans une version récente de 2003 pour un Savennières Moelleux ‘Cuvée Armand Bizard’, marqué en   rouge en diagonale gauche-droite ascendante. 

 

 





345. Luc Bizard du Château d’Epiré sélectionne le jardin d’hiver, en symbole de l’art de vivre au jardin au XIXè siècle, pour un Anjou rouge ‘Le Clos de la Cerisaie’ par volonté de réserver le dessin du château aux modes de distribution traditionnelle des CHR (désignation un peu vieillotte pour désigner le circuit traditionnel en Café, Hôtel, Restaurant),

 



D’autres ‘châteaux’


346. Une belle demeure du XVIIè siècle incarne  le Château Gaudrelle d’Alexandre Monmousseau  pour un Vouvray,

 

347. Cet ensemble architectural de fière allure classique porte le nom d’une grande famille de France pour un Gamay des Vignerons de la Noëlle, La Cour des Rohan, avec un très beau dessin de style ‘archi’   (pour architecte). 

 

L’importance du jardin en écrin du château

Nul n’est besoin de montrer tout le château pour l’évoquer. De même qu’il suffit d’en montrer une partie, échauguette, porte, chapelle, de même la vue à travers les grilles de la propriétéévoque aussi le château qui est supposé être derrière. C’est une des variations sur le thème du dedans-dehors au cœur de notre problématique. On pourrait tout aussi bien penser aller vers l’extérieur, à ce qui est en dehors du château en allant vers les autres, la vie hors les murs. Quand les portes des grilles s’entrouvrent - elles ne sont jamais largement ouvertes - c’est vers l’Eden, ce mot hébreu qui désigne le jardin des délices à l’intérieur.

 

Dimension des portes du portail, paysage derrière les grilles, richesse du travail de la ferronnerie d’art, recours à la couleur ou au noir et blanc vont être les déclinaisons utilisées, sachant que bien des ouvrages d’art existant avant la période révolutionnaire ont été refondus ensuite pour servir à d’autres usages civiles ou militaires. C’est aussi pourquoi assez rares sont les châteaux qui ont conservé leurs grilles d’époque. Il y a donc beaucoup plus de châteaux que de grilles et parfois la grille vise autre chose.

 

- Celle du Château de la Grille à Chinon, célèbre pour ses Chinon, évoque plutôt le grillon des champs qui grésille l’été sur ce plateau très chaud constitué d’argiles à silex et de sable entre Vienne et Loire. Il n’y a plus de grille entre les poteaux d’entrée.

 

348. Le vin portant une étiquette à grille le plus connue est certainement le Chinon, Clos de L’Olive, de la Maison Couly-Dutheil. Ce clos appartenait à la Seigneurie de Charles de l’Olive Noire, d’où le nom du clos. Les grilles laissent entrevoir une vieille demeure tourangelle dans le fond du paysage de vigne.

 


349. Il est des grilles si charmantes par leurs dimensions modestes qu’elles en deviennent un élément de décoration plus que de protection. C’est le cas avec un Reuilly, La Commanderie, de Jean-Michel Sorbe.

 







350. À l’intérieur du parc ‘à la française’, le promeneur a toute opportunité d’admirer les très beaux paysages qui s’offrent à sa vue, avec ‘Promenades en Val de Loire’ un Saumur de la Maison Bouvet-Ladubay.

 




351. Dans le parc avant ou maintenant en fresque au mur du Logis de La Giraudière du Domaine des Baumard, il est possible d’admirer un paon, un emblème solaire, qui a été choisi pour un Coteaux du Layon.

 


352. Autre symbole du château et d’un certain art de vivre, celui du goût du 19ème siècle  de jouir de la nature au sein des Folies Siffait créés de 1819 à 1829, sous l’influence du jardin suspendu ‘à l’italienne’. Il n’y a jamais eu de château, seulement des ruines qui ont été construites comme au théâtre. Ces Folies Siffait sont un Muscadet-Coteaux de la Loire des Vignerons des Terroirs de La Noëlle. 

 

Pour suivre le chemin

A suivre, le prochain billet, qui portera sur la représentation des villes et villages sur les étiquettes de vin de Loire, marquera la fin du chapitre 3, le Signe de Pierre.

 

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