Entre Vibrations, Ondulations, Visualisations = Des traits qui font sens
"Vibrations, exercise aux traits" n°1-extrait- de France Poulain, collégienne de 5è, Cl. Elisabeth Poulain
Ce sont des « Exercices aux traits », comme a dû les appeler le professeur de dessins d’une classe de 5è dans un collège quelque part dans le Val de Loire, il y a quelques années. Les deux dessins ont été tracés sur un carton fort d’une dimension imposée (16cm x 12cm), lui-même collé sur une feuille cartonnée de couleur grise foncée (24,4 cm sur 29,3cm) et surtout pas au milieu. Leur trouver une dénomination n’a pas dû être simple tant le graphisme est à la fois sophistiqué et abstrait et en même représentatif de lignes que pourraient tracer des curseurs de courants marins autour d’îles…par exemple.
« Les Iles » est le nom que je viens d’attribuer aux trois formes faites au crayon graphite tracée très légèrement et non gommée, par crainte peut-être d’étaler le noir par cette collégienne qui devait avoir dans les 12 ans. Il y a un formidable jeu entre les lignes épaisses plus ou moins horizontales qui vont d’un bord à l’autre et des traits qui peuvent surgir, s’amincir, regrossir, s’arrêter… sans qu’on en connaisse la cause, ayant en commun de ne jamais être semblables à un autre.
La vision elle-même est plurielle. On peut regarder ces vibrations en partant des îlots et surtout de celui du centre, alors qu’il n’influence que le bas du carton et pas de beaucoup. Celui qui a le plus de force est pourtant celui qui est à droite en position verticale. C’est lui qui impacte le plus les autres tracés. Le remarquable dans cette composition est qu’elle est à la fois « libre » et maîtrisée à l’instinct. Et mon îlot préféré est quand même celui du milieu !
En dessous, surgissent les ondulations, faites au feutre noir fin, qui se caractérisent par une très grande légèreté à un rythme soutenu. Ils ont aussi pour particularité d’être répétitif avec à chaque fois une pointe d’où partent des ondulations qui se serrent vers le haut, groupées par quatre, avec à chaque fois 18 tracés très fins regroupés vers le bas pour la partie haute et vers le haut pour la partie basse. Il y a là un jeu très doux, très rythmé et qui pourrait ne pas avoir de fin.
Et bravo à France Poulain, alors collégienne, qui a choisi une autre voie que le dessin…mais où le dessin aussi joue une grande partition...!