Paysage du matin > Le lever du jour dans le brouillard > L’évanescence
Au mois de janvier en Normandie, dans le département de l’Eure, il n’est pas rare de rencontrer des poches de brouillard lors de la traversée de vallées où serpentent les fleuves et les rivières en leur creux. C’était le cas ce matin-là, avec des ruptures de paysages étonnantes selon que l’on est en haut du coteau ou qu’on s’apprête à descendre, dans un tempo extrêmement rapide, au point d’avoir tout juste le temps de décider de prendre la photo et de cliquer. Dans ces cas-là, il me vient toujours de l’impatience au bout des doigts.
Voici les trois clichés qui se sont succédés très rapidement.
. Le Ier a été pris en haut de la descente, sur l’autoroute, quand s’annonce l’ouverture sur la vallée de l’Eure. Toutes les teintes sont bleutées, allant du bleu grisé foncé au presque blanc bleuté grisé, avec un nombre impressionnant de variations de teintes. Même les couleurs des voitures ont joué cette partition chromatique très spéciale. Aucune voiture jaune, pas de camion vert, rouge ou orange ne sillonnaient l’autoroute à ce moment-là. Les arbres en avaient oublié leurs teintes vertes habituelles. Même le panneau autoroutier avait pris son bleu le plus adapté à ce matin calme d’hiver, sans vent.
. Le second nous plonge dans un univers fantasmagorique étonnant où se devinent huit plans superposés qui jouent chacun leur partition, en allant du plus foncé au plus clair, avec cette fois l’entrée en scène de couleurs claires qui se terminent par une curieuse couleur moutarde légère, avec une pointe de vert dedans. C’est sans conteste la plus belle des trois photos.
. La troisième photo fait presque disparaître la couleur. Seules restent le gris et le blanc pour finir par un immense ciel qui n’est plus limité par le cadre de la photo. Il se fond dans l’écran de l’ordinateur. Les plans séquences se terminent. Nous arrivons dans la vallée, le jour se lève vraiment et le brouillard se transforme en brume légère. C’est l’évanescence, la diminution graduelle et qui s’en va…
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Pour suivre le chemin
.Voir sur ce blog un précédent billet, sur le givre cette fois-là, http://www.elisabethpoulain.com/article-photos-paysages-routiers-de-la-vallee-de-l-eure-le-givre-113880582.html
. Photos Elisabeth Poulain
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